. La comédie humaine . e du jury rendent si menaçant. Eneffet, dans vingt ans, Paris sera cerné par une armée dequarante mille libérés. Le département de la Seine et sesquinze cent mille habitants étant le seul point de la Franceoù ces malheureux puissent se cacher. Paris est, pour eux,ce quest la forêt vierge pour les animaux féroces. La haute pègre, qui est pour ce monde son faubourg SPLENDEURS ET MISÈRES DES COURTISANES. I 69 Saint-Germain, son aristocratie, sétait résumée, en 1816,à la suite dune paix qui mettait tant dexistences en ques-tion, dans une association dite des Grands Fanandels


. La comédie humaine . e du jury rendent si menaçant. Eneffet, dans vingt ans, Paris sera cerné par une armée dequarante mille libérés. Le département de la Seine et sesquinze cent mille habitants étant le seul point de la Franceoù ces malheureux puissent se cacher. Paris est, pour eux,ce quest la forêt vierge pour les animaux féroces. La haute pègre, qui est pour ce monde son faubourg SPLENDEURS ET MISÈRES DES COURTISANES. I 69 Saint-Germain, son aristocratie, sétait résumée, en 1816,à la suite dune paix qui mettait tant dexistences en ques-tion, dans une association dite des Grands Fanandels, oùse réunirent les plus célèbres chefs de bande et quelquesgens hardis, alors sans aucun moyen dexistence. Ce motde fanandels veut dire à la fois frères, amis, les voleurs, les forçats, les prisonniers sont fanan-dels. Or, les Grands Fanandels, fine fleur de la hautepègre, furent pendant vingt et quelques années la courde cassation, linstitut, la chambre des pairs de ce Les Grands Fanandels eurent tous leur fortune particu-lière, des capitaux en commun et des mœurs à part. Ils sedevaient aide et secours dans lembarras, ils se connais-saient. Tous dadleurs au-dessus des ruses et des séduc-tions de la police, ils eurent leur charte particulière, leursmots de passe et de reconnaissance. Ces ducs et pairs du bagne avaient formé, de 1815 à1819, la fameuse société des Dix-Mille (Voyez le Père ùo-riot) ainsi nommée de la convention en vertu de laquelleon ne pouvait jamais entreprendre une affaire où il setrouvait moins de dix mille francs à prendre. En ce momentmême, en 1829 et 1830, il se publiait des mémoires où 170 SCÈNES DE LA VIE PARISIENNE. létat des forces de cette société, les noms de ses mem-bres, étaient mdiqués par une des célébrités de la policejudiciaire*. On j voyait avec épouvante une armée decapacités, en hommes et en femmes; mais si formidable,si habile, si souvent heureuse, que des voleu


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