. Les malheurs de Sophie . ueCamille et Madeleine marcheraient lune derrière,lautre devant, portant un panier de fleurs et defeuilles quon devait jeter sur la tombe. Quand la procession arriva au petit jardin deSophie, on posa par terre le brancard avec la boîtequi contenait les restes de la malheureuse poupé enfants se mirent à creuser la fosse ; ils y des-cendirent la boîte, jetèrent dessus des fleurs et desfeuilles, puis la terre quils avaient retirée; ils ra-tissèrent promptement tout autour et y plantèrentdeux lilas. Pour terminer la fête, ils coururent aubassin du potager et y rempl


. Les malheurs de Sophie . ueCamille et Madeleine marcheraient lune derrière,lautre devant, portant un panier de fleurs et defeuilles quon devait jeter sur la tombe. Quand la procession arriva au petit jardin deSophie, on posa par terre le brancard avec la boîtequi contenait les restes de la malheureuse poupé enfants se mirent à creuser la fosse ; ils y des-cendirent la boîte, jetèrent dessus des fleurs et desfeuilles, puis la terre quils avaient retirée; ils ra-tissèrent promptement tout autour et y plantèrentdeux lilas. Pour terminer la fête, ils coururent aubassin du potager et y remplirent leurs petits ar-rosoirs pour arroser les lilas ; ce fut loccasion denouveaux jeux et de nouveaux rires, parce quonsarrosait les jambes, quon se poursuivait et sesauvait en riant et en criant. On navait jamais vuun enterrement plus gai. Il est vrai que la morteétait une vieille poupée, sans couleur, sans che-veux, sans jambes et sans tête, et que personnene laimait ni ne la regrettait. La journée se ter-. LES MALHEURS DE SOPHIE 17 mina gaiement; et, lorsque Camille et Madeleinesen allèrent, elles demandèrent à Paul et à Sophiede casser une autre poupée pour pouvoir recom-mencer un enterrement aussi amusant. ^ III LA CHAUX La petite Sophie nétait pas obéissante. Sa ma-man lui avait défendu daller seule dans la cour,où les maçons bâtissaient une maison pour lespoules, les paons et les pintades. Sophie aimaitbeaucoup à regarder travailler les maçons; quandsa maman y allait, elle lemmenait toujours, maiselle lui ordonnait de rester près delle. Sophie, quiaurait voulu courir à droite et à gauche, lui de-manda un jour : « Maman, pourquoi ne voulez-vous pas quejaille voir les maçons sans vous? Et, quand vousy allez, pourquoi voulez-vous que je reste toujoursauprès de vous? LA MAMAN. Parée que les maçons lancent des pierres, desbriques qui pourraient tattraper, et puis parce 20 LES MALHEURS DE SOPHIE quil y a du sable, de la chaux qui pourraient


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