L'illustration : journal universel . nt que tu nes pas orgueil-euse de cette gloire de ton fiancé? — Ecoute, ami, répondit-elle; je ne sais ce qui se passe enmoi quand je te vois. Je suis heureuse et jai peur. Il me sem-ble trouver en toi un alTreux assemblage : le visage dunange et les mains dun bourreau. Je regarde toujours avecterreur mes vêlements pour voir si, quand tu les effleures,lu ny laisses pas des taches de sang. — Leïla ! dis-moi qui ta inspiré ces sentiments indignesde ton cœur. Nes-tu pas comme moi enfant dAllah, le seulDieu, et nabhorres-tu pas ce sang chrétien que nous ne ré-


L'illustration : journal universel . nt que tu nes pas orgueil-euse de cette gloire de ton fiancé? — Ecoute, ami, répondit-elle; je ne sais ce qui se passe enmoi quand je te vois. Je suis heureuse et jai peur. Il me sem-ble trouver en toi un alTreux assemblage : le visage dunange et les mains dun bourreau. Je regarde toujours avecterreur mes vêlements pour voir si, quand tu les effleures,lu ny laisses pas des taches de sang. — Leïla ! dis-moi qui ta inspiré ces sentiments indignesde ton cœur. Nes-tu pas comme moi enfant dAllah, le seulDieu, et nabhorres-tu pas ce sang chrétien que nous ne ré- pandons que pour la défense de uns familles, de. notre pa-irie ei d • n,lire liberté? — Cest toujours du sang humain! répondit-elle. _—Mais la pairie, la patrie quon bafoua el quoù enchaîne, ettoi, ma biuu-uiméc, et nous tous avec elle? — Et qui ta dil que tout ce qui nous narrive est pas providentiel, Boukandoura ? Qui sait si ce nest pas Allah lui-même qui veut que lOccident chasse du cœur de lOrient la. devant Sidi-Ferruch.) paresse abrutissante dans laquelle ses riches enfants crou-pissent, la barbarie, lignorance, où donnent nos tribus pau-vres et nues? Si rien narrive que par la volonté de ce Dieu,comme tu lavouais tout à lheure, sais-tu bien que tu te balscontre lui, fou que lu es, en te battant contre la France quile représente? — Ltïla I Leïla! la courbe du Croissant est moins gracieuseque celle de ta paupière et son éclat négale pas celui de tesyeux; et pourtant, lorsque je técoute parler, il me sembleque tu nes pas une fille de Mahomet el quun djhen corrup-teur tinspire ces pensées impies que lu revêts dor el depourpre atin quon ne sen délie pas. — Et moi,ne reconnais plitendresse quaucidans son cœur g que lu parles de haine et de vengeance, jeura qui se dit si plein det ne puni rail trouver place Ils causèrent longtemps ainsi : la jume fille triste el pen-sive comme une âme à la recherche de lidéal, et lui, perdudans


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