. Carnet de route d'un officier d'Alpins . ion (i5^ corps), traverse le bois deMersack et sengage dans Dieiize. Tout paraît fenêtres ou quelques portes souvrent avecprécaution, et lon entend chuchoter dans la nuit :« Voici les Français ! » Nos hommes sont gais. Ils essaient de lire avec curio-sité les enseignes des magasins et déclarent quilssauront lallemand dans quinze jours. Rien nest plusamusant que dentendre ces paysans basques, cévenols,dauphinois, habitants des Alpes ou Provençaux, « tousde sang latin », faire leur possible pour écorcher lalangue des barbares du Nord


. Carnet de route d'un officier d'Alpins . ion (i5^ corps), traverse le bois deMersack et sengage dans Dieiize. Tout paraît fenêtres ou quelques portes souvrent avecprécaution, et lon entend chuchoter dans la nuit :« Voici les Français ! » Nos hommes sont gais. Ils essaient de lire avec curio-sité les enseignes des magasins et déclarent quilssauront lallemand dans quinze jours. Rien nest plusamusant que dentendre ces paysans basques, cévenols,dauphinois, habitants des Alpes ou Provençaux, « tousde sang latin », faire leur possible pour écorcher lalangue des barbares du Nord. Mais ces distractions nedevaient pas durer longtemps. A peine sortis de Dieuze, quelques coups de fusil nousmettent en garde. Il fait encore nuit. Le bataillon sedéploie en vue du combat. Il continue sa marche surBénestroff par Vergaville. Nous progressons à traverschamps. Le jour se lève, et, dans la brume du matin,apparaît le village de Vergaville. Les balles commencent à siffler. Nous avançons par i) r I \ •>. LA CANONNADE DE DIEUZE 21 bonds. Bientôt une balle vient toucher à la cuisse moncaporal de direction, brave petit chasseur qui avait faitla campagne du Maroc. Je me penche sur lui et lui donnelaccolade. Cétait mon premier blessé. Et quand je songeà labandon forcé dans lequel plus tard nous avons étécontraints de laisser nos blessés le plus gravementatteints, je souris amèrement en constatant la différencede nos procédés. Notre progression ralentissait lorsque soudain, derrièrenous, le canon tonne. Lartillerie entre enfin en ce propos, il est intéressant de souligner la joiequéprouve le fantassin, lorsque, engagé dans la lutte,il se sent soutenu par lartillerie, lorsquil aperçoit der-rière lui les pièces qui se mettent en batterie, ou lors-quil entend les obus français qui, passant sur sa tête,précèdent, pour ainsi dire, sa marche en avant. Alors ilsécrie : « Il y a du bon, voilà les gros frè » Ainsi


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