. Lettres d'un François . u de maifons bien réglées oùlon ne trouve ces Eflampes morales , re-préfentant en Grotefque la vie de lHom-me débauché dans tous les ridicules &dans toutes les difgraces qu€ le Viceentraîne à fa fuite, quelquefois mêmedans ces états dont la vérité , pour peuquelle foit rendue, fait horreur, & legénie Anglois népargne rien de ce quipeut linfpirer. Ainfi, les Anciens pcn-loient que rien ne pouvoit donner tantdéloignement pour lintempérance, quele Spedacle même de celui qui sy aban-donne. Je crois réellement que de pareilsTableaux font plus dimpreifion fur unPeuple tel q
. Lettres d'un François . u de maifons bien réglées oùlon ne trouve ces Eflampes morales , re-préfentant en Grotefque la vie de lHom-me débauché dans tous les ridicules &dans toutes les difgraces qu€ le Viceentraîne à fa fuite, quelquefois mêmedans ces états dont la vérité , pour peuquelle foit rendue, fait horreur, & legénie Anglois népargne rien de ce quipeut linfpirer. Ainfi, les Anciens pcn-loient que rien ne pouvoit donner tantdéloignement pour lintempérance, quele Spedacle même de celui qui sy aban-donne. Je crois réellement que de pareilsTableaux font plus dimpreifion fur unPeuple tel que celui-ci, qui fe plaît auxRcpréfentutions fortes , que les réfle-xions les plus fenfées , ou les difcoursles plus patéthiques. Que dis-je ? Ceflpartout les Pays que les Hommes font lesmêmes j quelque fin que lon fe propofe^ 214 Lettres il eft plus fur & plus aifé de faire imprel^fîon fur les Sens, que de lhonneur dêtre ,MoNsiEURi Votre très-humble, & dun François. 217 LETTRE XXIV. A Monsieur De B u f f o n s,•De Londres, &c»MONSIEUR, J E vous ai parlé dans ma dernière Let-tre dun Homme très-fingulier ; lAn-gleterre en offre dans tous les le Pays où lon trouve le plusdexemples frappans de toutes fortes deVices, 6c de toute efpece de Vertus. Lévénement du jour me donnera lieude vous dire deux mots dun des plusgrands Seigneurs de cette Cour , dont laSingularité, remarquable même en cePays-ci, paroîtroit dans le nôtre un pro-dige , & doit pafTer en tous lieux pourune Vertu. Cet Homme dont le carac-tère eft fi rare , cefl: le Duc de D * * *,qui joignant à léclat de la plus hauteNaiflance , de grands biens , & un patri-moine encore plus riche, les Vertuscminentes de fes Ancêtres, eft néant-moins fi fimple dans fes manières, fi dé- âî<5 Lettres pourvu de tout fafle, en un mot, û peufufceptible de vaine gloire, que leségards qui lui font dûs , & les refpeélsquil sattire lcmbarraife
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