Revue de l'art chrétien . oppo-sé de la vérité. Le génie de la race italienne est essentiel-lement imitateur. Dans lantiquité, il sest mis en toutechose à la remorque du génie grec. Suivant un vers célè-bre, la Grèce conquise a subjugué son conquérant ; leslettres, les arts, les sciences, et aussi hélas ! les mœursnationales, tout a plié sous le joug hellénique, au poititque les satiriques romains ont eux-mêmes tourné en ridi-cule cette frénésie dimitation, que na jamais égalée len-gouement témoigné à certaines époques par les Françaisà légard des modes anglaises ou italiennes. Ensuite, lItali
Revue de l'art chrétien . oppo-sé de la vérité. Le génie de la race italienne est essentiel-lement imitateur. Dans lantiquité, il sest mis en toutechose à la remorque du génie grec. Suivant un vers célè-bre, la Grèce conquise a subjugué son conquérant ; leslettres, les arts, les sciences, et aussi hélas ! les mœursnationales, tout a plié sous le joug hellénique, au poititque les satiriques romains ont eux-mêmes tourné en ridi-cule cette frénésie dimitation, que na jamais égalée len-gouement témoigné à certaines époques par les Françaisà légard des modes anglaises ou italiennes. Ensuite, lItalie sest modelée sur Byzance. Bien quelon ait souvent éré linfluence byzantine, il est certainque, du quatrième au dixième siècle, Rome et les autrescités de la péninsule nont pas cessé de suivre les goûts,les idées, les procédés des artistes du Bas-Empire, quisurent leur imposer leurs traditions figées dans uneimmobilité séculaire et leur esthétique toute Plan d ensemble de labbaye de Fossanova. Enfin, vers le commencement du onzième siècle, unevéritable renaissance artistique sétant dessinée en France,principalement dans le domaine de larchitecture, lesItaliens nous empruntèrent nos formules et nos modèles,comme ils séprirent un peu plus tard de nos épopées, denotre littérature, de notre langue elle-même, quun desleurs appelait, dès le temps de saint Louis, « le parler leplus délectable ». Ce nest quà lépoque de la Renaissancepaïenne du XVI siècle quils prirent leur revanche, grâceà lenthousiasme factice créé par les relations plus étroitesdes deux nations, par lexhumation des débris de lanti-quité, par le développement des grandes écoles de pein-ture, par la haute influence des Médicis, etc. Tant que lestraditions nationales, que lesprit national ont prévalu,la prééminence et linitiative intellectuelle sont demeuréesà notre pays ; le jour où le culte de lantiquité eut to
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