Aymeris : roman . hors de son « sacerdoce )), prend unautre masque et des manières équivoques pour servir la Princesse ? Cepen-dant Mme Aymeris, toute à ses plans de campagne, ne pouvait prévoirun second refus, pensant : — Il finira par entendre raison, notre Blondel IIl cédera, puisquil ne faut pas, dit-il, contrarier la malade que je suis;il se chargera de Georges, pour me faire du bien; ou alors, ^quil ne mesoigne plus ! La princesse Peglioso sétait mariée à seize ans. Née, à Séville, dunPolonais, le comte Sabrinszki, et dune Grecque, ex-danseuse à la Scalade Milan, sa grandmère paternelle
Aymeris : roman . hors de son « sacerdoce )), prend unautre masque et des manières équivoques pour servir la Princesse ? Cepen-dant Mme Aymeris, toute à ses plans de campagne, ne pouvait prévoirun second refus, pensant : — Il finira par entendre raison, notre Blondel IIl cédera, puisquil ne faut pas, dit-il, contrarier la malade que je suis;il se chargera de Georges, pour me faire du bien; ou alors, ^quil ne mesoigne plus ! La princesse Peglioso sétait mariée à seize ans. Née, à Séville, dunPolonais, le comte Sabrinszki, et dune Grecque, ex-danseuse à la Scalade Milan, sa grandmère paternelle avait été élevée à Washington oùson père était ministre plénipotentiaire de la jeune reine Victoria. ^35 Mme Peglioso avait donc du sang slave, de lhellénique et delanglais. La peau mate, les cheveux blond-roux, frisés par devant, très tiréssur les tempes, à la manière de la princesse de Galles, cette cosmopolitemélangeait à la lourde saveur dune Orientale, la fine distinction dune. ^Xa-^L^ Anglo-Saxonne, sans quon pût définir ce qui des deux lemportait surlautre, hors laccent quelle avait fortement britannique. Ses mots homi-cides étaient colportés de salon en salon. (( Libre comme lair », disait-elle, (( Free as air », elle était captive volontaire en un cercle dadorateurs,parmi lesçjuels le monde eût été bien aise de désigner au moins un ceci était impossible. Quon la divertît ? elle nen demandait pasdavantage. Mme Peglioso vivait seule dans lhôtel du prince. Il lui aban- 136 dormait voitures, serviteurs, pourvu quelle le laissât à Florence, dans savilla des Collines avec les « pianistes du prince » ; il se croyait compositeuret chantait ses abscons opéras. Si plus capable quelle ne létait de supporter lennui de ceux quelleappelait les « rasoirs », la princesse, une des reines de Paris, aurait puservir de trait dunion entre le faubourg Saint-Germain, le gratin desdouairières et ses amies américaines dont beau
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