L'Art et les moeurs en France . de Restif et des Contempo-raines dans ces charmantes pages, tout à, les graveurs ont eu beau jeu : leur petit art avaittrouvé de quoi interpréter; mais avec les Hasards heu-reux de Vescarpolette, commandés à Frago — à défautde Doyen — par M. de Saint-Julien, ils durent sélever àplus de grandeur dans la grâce. Cette œuvre si graduéede tons, si souple et si féerique (aujourdhui dans la col-lection Wallace), à laquelle le balancement léger delescarpolette communique un rythme aimable et langou-reux, est une œuvre de jeunesse enchantée; rien nytrahit l


L'Art et les moeurs en France . de Restif et des Contempo-raines dans ces charmantes pages, tout à, les graveurs ont eu beau jeu : leur petit art avaittrouvé de quoi interpréter; mais avec les Hasards heu-reux de Vescarpolette, commandés à Frago — à défautde Doyen — par M. de Saint-Julien, ils durent sélever àplus de grandeur dans la grâce. Cette œuvre si graduéede tons, si souple et si féerique (aujourdhui dans la col-lection Wallace), à laquelle le balancement léger delescarpolette communique un rythme aimable et langou-reux, est une œuvre de jeunesse enchantée; rien nytrahit le vice caduc du temps; tout y est clair, tout y estfm; tout y chante et murmure autour de la femme. Lepaysage, au-dessus de cette dernière, agrandit étonnam-ment le cadre, et, la jeune beauté, enlevée par lescarpo-lette, nest plus elle-même quune sorte de grande etdouce fleur toute en rose et blanc, dressée sur lazur dufond, sous la voûte des bois, lutinant de son joli piedlespiègle amour de FRAGONARD gS Cette magique lumière, toute baignée de teintes fines,visible dans les Hasards^ enveloppe non moins bien,dans lœuvre de Frago,les sujets rustiques et les sujetstendres. Les sujets rustiques — du genre des Laveuses et desBlanchisseuses, de VHeureuse fécondité, de la Mère defamille ou Dites donc : s^il vous plait — ne se dépar-tent point du tour galant un peu enrubanné des autresœuvres. Rien de rugueux, de heurté dans ces motifsquun ciel napolitain semble éclairer toujours de sesfeux bénins, tièdes et favorables. Pourtant, à notrepoint de vue présent, quelle importance ont ces nota-tions champêtres un peu fausses ! Une nature, toutedifférente de la nôtre, habite en ces pages, une natureimaginée à travers Florian mais où pourtant Jean-Jacques apparaît déjà. Là, comme dans toutes les autrescompositions de lartiste, un air du temps, cet air que,depuis Watteau, on pourrait dire cythéréen, plane sur leschaumières, d


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