Histoire de la révolution de 1848 . c, voyant quil ny a rien àobtenir de ce côté, décident dagir directe-ment par lAssemblée. Pendant ce temps, M. Senard et le généralCavaignac conféraient ensemble sur les condi-tions du pouvoir. Le général parlait en sol-dat. « Il ne connaissait pas la France, disait-il ; il ne connaissait pas lopinion publique ;cétait aux hommes politiques à résoudre cequi convenait au pays. Quant à lui, il étaitprêt à faire ce que lon déciderait, à une con-dition toutefois, cest quil resterait seul char-gé du pouvoir exécutif et quil choisiraitses ministres là où il jugerai


Histoire de la révolution de 1848 . c, voyant quil ny a rien àobtenir de ce côté, décident dagir directe-ment par lAssemblée. Pendant ce temps, M. Senard et le généralCavaignac conféraient ensemble sur les condi-tions du pouvoir. Le général parlait en sol-dat. « Il ne connaissait pas la France, disait-il ; il ne connaissait pas lopinion publique ;cétait aux hommes politiques à résoudre cequi convenait au pays. Quant à lui, il étaitprêt à faire ce que lon déciderait, à une con-dition toutefois, cest quil resterait seul char-gé du pouvoir exécutif et quil choisiraitses ministres là où il jugerait bon de lesprendre. La réunion de la rue de Poitiers faisait quel-ques difficultés daccepter cette dernière con-dition. M. Tiiiers nignorait pas que le gé-néral Cavaignac lexcluait positivement, luiet ses amis, de toute participation aux affaires;mais lo danger pressait. Cétait beaiu^oup,dailleurs, do renverser, parles mains des ré-publicains, la commission executive, qui était TROISIÈME PARTIE 419. ATTAQUE DU PANTllLON. (p. 4^6.) uik dernier reste du gouvernement provisoireet de la révolution. M. Thiers croyait peu auxtalents politiques du général Cavaignac; lan-tipathie que le général lui témoignait le fai-sait sourire ; et, par une sorte de générositédédaigneuse que lui inspirait la certitudedêtre bientôt, à la tête du parti dynastique,maître des affaires, il joignait ses efforts àceux de MM. Senard et Marrast pour porterau pouvoir le général républicain. Quant à la déclaration de létat de siège,on sonda les bareaux avant den porter laproposition à lAssemblée, Là, on rencontraune opposition sérieuse ; létat de siège répu-gnait profondément aux républicains de lé-cole libérale; un pouvoir tout militaire leurparaissait une énormité. Lun des représentants qui parla le plusfortement dans ce sens, ce fut M. Grévy, re- présentant du département du Jura. Cé esprit ferme et tempéré, à qui lamour du


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