. Les Fiancees Merveilleuses . chanson te guidera. )) Airelle prit sa cape, ses sabots, descendit les troismarches du seuil; il faisait sombre : (( Rititi, tititi! )> Rossignolet la guidait. Après unelongue marche, elle arrive à une grande clairière. « Chut, fit Rossignolet, regarde, mais point de bruit. )) Airelle, dans un rayon de lune, vit un homme quise balançait en cadence, poussant, tirant une grosselame déchiquetée, faisant des planches avec le roi deschênes. Puis il prit un maillet et des clous : toc, toc. Bientôtil y eut une grande table dressée. (( Partons )), fit Rossignolet. Air


. Les Fiancees Merveilleuses . chanson te guidera. )) Airelle prit sa cape, ses sabots, descendit les troismarches du seuil; il faisait sombre : (( Rititi, tititi! )> Rossignolet la guidait. Après unelongue marche, elle arrive à une grande clairière. « Chut, fit Rossignolet, regarde, mais point de bruit. )) Airelle, dans un rayon de lune, vit un homme quise balançait en cadence, poussant, tirant une grosselame déchiquetée, faisant des planches avec le roi deschênes. Puis il prit un maillet et des clous : toc, toc. Bientôtil y eut une grande table dressée. (( Partons )), fit Rossignolet. Airelle revint sur ses pas jusquà sa demeure etdormit jusquau jour. La nuit suivante, elle dormait :Rititi, tititi. Rossignolet léveilla : (( Prends ta cape de bure et tes sabots de bois léger. )) Quand ils arrivèrent à la clairière, lhomme taillait etfrappait : toc, toc; il acheva bientôt un banc, puis unautre, et les plaça des deux côtés de la table. Et, la nuit suivante, quand Airelle arriva avec Ros- — M. AIRELLE ET MYRTIL signolet, lhomme posait sur la table des plats détain lui-sant chargés de gibiers de toutes espèces, avec, au centre,un grand surtout rempli de pommes. (( Ah! ah! fit-il en ricanant, si le roi na plus degibier, jen ai pour mes amis; si ses pommiers nont queles feuilles, cest que leurs fruits sont sur ma table ! )) Il séloigna pour aller quérir ses invités. Rossignolet ditalors à Airelle : « Souviens-toi, Airelle, quil a voulu du bois nerveux,solide, vivant pour ses œuvres, et, bien que son vœu soitexaucé, le bois va vivre. » Airelle, stupéfaite, voit alors la grande table qui, surses quatre pieds, se met à marcher lamble comme uncheval de tournois et les deux bancs lescorter sur leurspieds courts ainsi que deux bassets de Poméranie. (( En route! Airelle, fit Rossignolet, guidons-les vers lebon chemin, )) Loiseau chantait : rititi, tititi; Airelle allait, la tablemarchait, les bancs trottaient, tout senfonça dans la forê


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