La Lecture . y eut un moment de détenteet dentente vraiment extraordinaire. Les hommes semblaientsaisis dun besoin, dunappétit, jallais presquedire dune frénésie debienveillance et de fra-ternité. On sattendaità je ne sais quoi demiraculeux et en mêmetemps de très simple,de très doux. Qui napas vu ce mouvementnen peut comprendrele caractère, et qui lavu nen parlera jamaissans émotion, sans res-pect. Les belles procla-mations de Lamartine,alfichées, distribuées,commentées, étaientcomprises et admiréesde tous, surtout desfemmes. Le fameuxbulletin n° 16 de OeorgeSand ne produisit au-cune sensatio


La Lecture . y eut un moment de détenteet dentente vraiment extraordinaire. Les hommes semblaientsaisis dun besoin, dunappétit, jallais presquedire dune frénésie debienveillance et de fra-ternité. On sattendaità je ne sais quoi demiraculeux et en mêmetemps de très simple,de très doux. Qui napas vu ce mouvementnen peut comprendrele caractère, et qui lavu nen parlera jamaissans émotion, sans res-pect. Les belles procla-mations de Lamartine,alfichées, distribuées,commentées, étaientcomprises et admiréesde tous, surtout desfemmes. Le fameuxbulletin n° 16 de OeorgeSand ne produisit au-cune sensation. Battu du vent, de la pluie, mordu par le soleil, il seffilocha sans gloirele long dun mur de ferme. On avait un peu peur dArmandMarrast, que lon confondait avec lancien Marat, et jentendsencore la grande Lise, la couturière de M Xoèl, demander« pourquoi ce Dru Kollin népouserait pas cte Martine », ce quiarrangerait tout. Mon fils, tenez votre pmmcssoDe venir an jonr suifnnolDe Michelcl jeune. Au Tout-Puissant afin lit; plain-,Nous lirons, en joyeux français,Kalielais. 582 LA LECTURE ILLUSTREE Dans Béranprer, nouveau bréviaire,Nous chanteroûsDe mystiques nous prêcherons sur \oUaire. Nous lirons en fervents apiMresMolière, Rousseau, Michelet Et Quinet ;^ous y joindrez deux ou trois autresAndré Chénier,La Fontaine, et bien dire ces patenôtres,O vrai dévot,^enez, venez au Tôt. Ce badinage dun homme de trente et quelques années à unélève de philosophie donne assez bien la mesure et, comme ondit, la note de nos lectures et de nos conversations lorsque jevenais passer quelque congé chez Noël. Un autre aliment, sanscesse renouvelé, qui nous arrivait presque quotidiennement deParis et nous tenait merveilleusement en haleine, cétait la cor-respondance très suivie, très abondante de M. Michelet, de safille Adèle, de son ills Charles, de son gendre Alfred deux suivant sa nature, sa tournure desp


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