Oeuvres illustrées de George Sand . e soirpour me faire un nouveau pansem< nt, me dit quelleavait beaucoup de fièvre, et quil craignait pour elle unemaladie grave. Elle fut en effet assez mal pendant quelques jours pourdonner de linquiétude. Dans les terribles émotions quelleavait éprouvées, elle avait déployé beaucoup dénergie ;mais elle subit une réaction assez violente. De mon côté,je fus retenu au lit; je ne pouvais faire un pas sans res-sentir de vives douleurs, et le médecin me menaçait dyrester cloué pour plusieurs mois si je ne me soumettais àlimmobilité pendant quelques jours. Comm


Oeuvres illustrées de George Sand . e soirpour me faire un nouveau pansem< nt, me dit quelleavait beaucoup de fièvre, et quil craignait pour elle unemaladie grave. Elle fut en effet assez mal pendant quelques jours pourdonner de linquiétude. Dans les terribles émotions quelleavait éprouvées, elle avait déployé beaucoup dénergie ;mais elle subit une réaction assez violente. De mon côté,je fus retenu au lit; je ne pouvais faire un pas sans res-sentir de vives douleurs, et le médecin me menaçait dyrester cloué pour plusieurs mois si je ne me soumettais àlimmobilité pendant quelques jours. Comme jétais dail-leurs en pleine santé et que je navais jamais été maladede ma vie, la transition de mes habitudes actives à cettemolle captivité me causa un ennui dont rien ne sauraitrendre les angoisses. Il faut avoir vécu au fond des bois,dans toute la rudesse des mœurs farouches, pour com-prendre lespèce deffroi et de désespoir que jéprouvaien me trouvant enfermé pendant plus dune semaine _J u Je tombai à ses gtnoux, et je les pressai coutrc ma poilrijic. (Page 18.) entre quatre rideaux ûc soie. Le luxe de mon apparte-ment, la dorure de mon lit, les soins minutieux des la-quais, tout, jusquà la bonté des aliments, puérilités aux-quelles javais été assez sensible le premier jour, me de-\int odieux au bout de vinj^l-quatre heures. Le chevalierme faisait de tendres et courtes visites, car il était ab-sorbé par la maladie de sa fille chérie. Labbé fut excel-lent pour moi. Je nosais dire ni à lun ni à lautre com-bien je me trouvais malheureux; mais, lorsque jétaisseul, javais envie de rugir comme un lion mis en cage,et, la nuit, je faisais des rêves où la mousse des bois, lerideau des arbres de la forêt et jusquaux sombres cré-neaux de la Roche-Maupraf, mapparaissaient comme leparadis terrestre. Dautres fois, les scènes tragiques quiavaient accompagné et suivi mon évasion se retraçaientsi énergiquemerit à ma mémoire


Size: 1411px × 1771px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., book, bookcentury1800, bookdecade1850, bookiduvresillustres02sand