. Pauvre Blaise . ien venu seul,et javais mes pommes de terre à rentrer; je nepouvais pas deviner que vous iriez vous jeter dansla mare aux sangsues. JULES. Si tu étais venu avec moi, tu maurais empêchéde tomber. BLAISE. Et comment vous en aurais-je empêché? Vousne mauriez pas écouté. JULES. Non; mais quand lâne sest mis à sauter dansleau, tu laurais tenu par la bride, et tu lauraisdoucement lait sortir de la mare. BLAISE. Il maurait donc fallu entrer dans la mare, pouravoir cinquante sangsues aux jambes? Grand merci! JULES. Le grand malheur quand tu aurais eu les jambespiquées! Moi, je naurai


. Pauvre Blaise . ien venu seul,et javais mes pommes de terre à rentrer; je nepouvais pas deviner que vous iriez vous jeter dansla mare aux sangsues. JULES. Si tu étais venu avec moi, tu maurais empêchéde tomber. BLAISE. Et comment vous en aurais-je empêché? Vousne mauriez pas écouté. JULES. Non; mais quand lâne sest mis à sauter dansleau, tu laurais tenu par la bride, et tu lauraisdoucement lait sortir de la mare. BLAISE. Il maurait donc fallu entrer dans la mare, pouravoir cinquante sangsues aux jambes? Grand merci! JULES. Le grand malheur quand tu aurais eu les jambespiquées! Moi, je naurais pas eu de morsures auvisage et à la main. BLAISE. Ah bien! Monsieur Jules, voilà le merci quevous me donnez pour vous avoir empêché davoirencore une quinzaine de sangsues après vous, etpour vous avoir donné des habits secs en placedes vôtres qui me glacent le corps ! PAUVRE BLAISE JULES. 77 Ils sont jolis, tes habits ! Une sale grosse chemise,un mauvais pantalon rapiécé, une vieille blouse et. tJ/yiûiiT-— « Tu es bien heureux davoir mes beaux habits! » daffreux sabots qui me gênent. Tu es bien heureuxdavoir mes beaux habits; tu nas jamais eu dechemise si fine et un si joli pantalon! — Ah bien! reprenons chacun le notre, dit Biaise 78 PAUVRE BLAISE en sarrètant, indigné de tant dégoïsme, dorgueilet dingratitude; et tirez-vous daffaire comme vouspourrez. — Non, je ne veux pas! sécria Jules, qui crai-gnait de grelotter dans ses beaux habits mouillé me déshabillerai à la maison. » Biaise aurait pu reprendre de force ses habits,mais il ne voulut pas infliger cette punition àJules, et, sentant le froid le gagner, il se mit àmarcher bon train pour entrer chez lui, sans faireattention aux cris de Jules qui suivait de loin entraînant ses sabots et criant . (c Attends-moi, attends-moi, méchant égoïste!Voleur, rends-moi mes habits! je te les ferai re-prendre par papa. Tu vas voir ce que je vais luiraconter! » Biaise rentra chez son père


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