Gazette des beaux-arts . parlesfroideurs et les récriminations de Jeanne. A Piome, mêmes soucis etmêmes difficultés dexistence; et cependant lartiste est loin de négligerles siens ; il leur envoie tout largent dont il dispose, ne cesse de lesrecommander à la sollicitude de M. Devosge, et quand ce dernier luiobtient des États une prolongation de séjour en Italie, cest par ceslignes quil répond à son offre obligeante : « Je ne sais que trop dequelle utilité me serait un séjour de trois ans de plus à Rome, cetteville remplie de chefs-dœuvre; mais jai une femme et un enfant quisouffrent là-bas de


Gazette des beaux-arts . parlesfroideurs et les récriminations de Jeanne. A Piome, mêmes soucis etmêmes difficultés dexistence; et cependant lartiste est loin de négligerles siens ; il leur envoie tout largent dont il dispose, ne cesse de lesrecommander à la sollicitude de M. Devosge, et quand ce dernier luiobtient des États une prolongation de séjour en Italie, cest par ceslignes quil répond à son offre obligeante : « Je ne sais que trop dequelle utilité me serait un séjour de trois ans de plus à Rome, cetteville remplie de chefs-dœuvre; mais jai une femme et un enfant quisouffrent là-bas de misère et qui nattendent quaprès moi pour les entirer; je leur dois un sort à lun et à lautre. Il ne serait déjà que troptemps dy penser. » Nécoutant alors que la voix de la raison, Prudhonreprend le chemin de Paris où il sinstalle pour la seconde fois. Y trou-vera-t-il des jours moins sombres? Oui dans le début. Les miniaturesquon lui commande et trois ouvrages importants quil exécute pour le. PORTRAIT DE IVP-i^ SOPHIE ï-Arls, î, MADEMOISELLE CONSïAlNCIi MAYER ET PRUDHON. 479 comte dHailay lui permettent de réunir quelques épargnes. Mais safemme est arrivée et avec elle sont rentrés au logis le désordre et legaspillage, joignons à cela que sa famille saugmente de quatre enfantset nous auions une juste idée de la misère profonde à laquelle il fut enproie. M. Eudoxe Marcille me communiquait dernièrement une précieuserelique quil a reçue de M. Eudamidas Prudhon et que nous ne saurionsmieux mentionner quici : cest le cachet du maître sur lonyx duquelest gravée une main tenant un pinceau, avec cette devise : Velat morilPauvre artiste, son talisman, auquel il demanda le pain de sa famille,ne sut pas toujours le préserver lui-même de lugubres pensées. « Deschagrins journaliers et continuels, écrit Voiart, les efforts quil faisaitpour les supporter, altérèrent sa santé... une mélancolie habituellerégn


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