. Pauvre Blaise . nmieux. » Et Biaise se mit à louvrage, cherchant à figurerdes hommes et des animaux sur le cerf-volant. Ilnavait aucune idée de peinture ni de dessin,cétait donc fort laid; ses hommes avaient lair depoteaux de grande route, montrant le chemin auxpassants; ses lapins avaient lair de moutons; sesvaches ressemblaient à des chats, ses oiseaux pou-vaient être pris pour des papillons, ses arbrespour des toits de maisons, ses montagnes pourdes niches à chiens, etc. Mais Biaise, dans sa joiede manier des couleurs, trouvait ses peinturessuperbes et attendait -avec impatience le réveil


. Pauvre Blaise . nmieux. » Et Biaise se mit à louvrage, cherchant à figurerdes hommes et des animaux sur le cerf-volant. Ilnavait aucune idée de peinture ni de dessin,cétait donc fort laid; ses hommes avaient lair depoteaux de grande route, montrant le chemin auxpassants; ses lapins avaient lair de moutons; sesvaches ressemblaient à des chats, ses oiseaux pou-vaient être pris pour des papillons, ses arbrespour des toits de maisons, ses montagnes pourdes niches à chiens, etc. Mais Biaise, dans sa joiede manier des couleurs, trouvait ses peinturessuperbes et attendait -avec impatience le réveil deJules pour les lui faire admirer. Enfin Jules se réveilla, étendit les bras enbâillant et appela Biaise. BLAISE. Me voici, Monsieur Jules; jai fini le cerf-volant;il est tout à fait beau et joli. Tenez, Monsieur Jules,voyez donc comme il est couvert de belles pein-tures. PAUVRE BLAISE 161 JULES. Quest-ce que ces horreurs-là? Qui a peint ces reuses figures? — Cest moi. Monsieur Jules; jai fait de. ^«•Ofv^rJl^ Biaise se mit à louvraoe. mon mieux, il me semblait que cétait bien et joli.— Je te dis que cest affreux; je nen veux ce cerf-volant = » 162 PAUVRE BLAISE Biaise le lui remit avec quelque inquié Jules le tint entre ses mains, il donna ungrand coup de poing dans le papier, quil creva,mit le tout en lambeaux, brisa les baguettes dosieret mit la queue en pièces. Le pauvre Biaise poussaun cri de désolation. « Hélas! Monsieur Jules, que faites-vous? Toutmon travail perdu! Louvrage de trois heures? —• Ne voilà-t-il pas un grand malheur! Becom-mence, et tâche de faire mieux. — Je ne peux pas; vrai, je ne peux pas, Mon-sieur Jules, dit le pauvre Biaise en sanglotant Jai fait de mon mieux Je nai plus de courage Je ne peux pas recommencer; cela mest tout à faitimpossible. — Paresseux ! imbécile ! ïu es ici pour mamu-ser; je veux un autre cerf-volant. » Biaise était tombé sur une chaise ; il continuaità sangloter


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