Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . iment,mais parce que vous avez feint ce que vous nesentiez pas, parce que vous avez traité durement,inhumainement votre amie, celle qui vous étaitvéritablement attachée, dont vous aviez désiré latendresse, que vous connaissiez digne de voségards et dont vous aviez mille fois juré de ménagerla sensibilité... Ah! sur combien de points avez-vous eu Vart de me tromper! Pour votre propreavantage, que nêtes-vous, Mylord, celui que moncœur se plaisait à chérir ! Plus sincère que vous, je ne vous promets pasmon amitié, je renonce à la vôtre. Mais


Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . iment,mais parce que vous avez feint ce que vous nesentiez pas, parce que vous avez traité durement,inhumainement votre amie, celle qui vous étaitvéritablement attachée, dont vous aviez désiré latendresse, que vous connaissiez digne de voségards et dont vous aviez mille fois juré de ménagerla sensibilité... Ah! sur combien de points avez-vous eu Vart de me tromper! Pour votre propreavantage, que nêtes-vous, Mylord, celui que moncœur se plaisait à chérir ! Plus sincère que vous, je ne vous promets pasmon amitié, je renonce à la vôtre. Mais quest-cedonc quun homme, quon ne voit plus, quon neverra jamais, entend par cette amitié quil oseoffrir, promettre? Quelle profanation dun nomsi révéré des cœurs vertueux ! Quoi ! ce sentimentsi noble, si précieux, qui rassemble, unit, intéresse,lie les humains, se borne donc, dans lidée deMylord, à ne point nuire à ceux quil honore dunom damis! Que pouvez-vous pour moi? Vousseriez-vous flatté que je voulusse un jour vous. La Comédie Italienne Dessin du SOUVENIRS SENTIMENTAUX DE M RICCOBONI 113 devoir quelque chose? Vous avez détruit ma tran-quillité. Est-il en vous de la faire renaître? Lebien que vous mavez ôté ne subsiste plus: leciel même, à cet égard, ne peut réparer mes pertes;Vidée fantastique, qui faisait mon bonheur, sestévanouie pour jamais; cette idole chérie, adorée,dénuée des ornements dont mon imagincdionVavait embellie, ne moffre plus quune esquisseimparfaite; je rougis du culte que jaimais à luirendre. Ainsi mon cœur, trompé dans ses désirs,éclairé par ses peines, na joui que dune vaineerreur : il la regrette peut-être, mais il ne peut larecouvrer. Adieu, Mylord; pour reconnaître enpartie cette amitié si « tendre, si sincère » que vousme « conservez )), je souhaite que vous nen ressen-tiez jamais de véritable pour quelquun qui Cest sur ce trait que finit cette correspon-da


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