. L'Arche de N . s, les petits frissonnent. Gaby se tait, réfléchit,le regard perdu. Je devine quil voit, à travers les champs nus et la forêt effrayante, marcher le vovageur enveloppé de son a trop de pitié; il va pleurer. Mais les yeux du vieil amisont jeunes et très perçants, et ils veillent toujours. — Viens ici, sur mes genoux ; va, les voyageurs, par unsoir pareil, sois tranquille, ont eu la précaution de sarrêterà quelque auberge où ils se chauffent pendant que trempela soupe et que le poulet rôtit. Gaby préfère cela. 11 a suffi dune simple phrase pourapaiser son souci et por


. L'Arche de N . s, les petits frissonnent. Gaby se tait, réfléchit,le regard perdu. Je devine quil voit, à travers les champs nus et la forêt effrayante, marcher le vovageur enveloppé de son a trop de pitié; il va pleurer. Mais les yeux du vieil amisont jeunes et très perçants, et ils veillent toujours. — Viens ici, sur mes genoux ; va, les voyageurs, par unsoir pareil, sois tranquille, ont eu la précaution de sarrêterà quelque auberge où ils se chauffent pendant que trempela soupe et que le poulet rôtit. Gaby préfère cela. 11 a suffi dune simple phrase pourapaiser son souci et porter ailleurs sa pensée. .\vec sa bon-dissante imagination, ce quil contemple à présent, cest unevaste cuisine, sombre et dorée, la pile des assiettes sur lestables, les chaudrons de cuivre illuminant les ténèbres de lasoupente, les branches de houx et de laurier pendues aumur et les jambons dans la cheminée. Les chats en quêteerrent de-ci de-là, dun air de sainte nitouche, et les chiens,. pleins dune tendre méditation, montent la garde devant labroche qui tourne. Rêve, rêve, mon cher petit, et puissent les mots con-server longtemps pour toi le pouvoir, quils ont aujourdhui,déveiller avec tant de facilité des visions diverses et mer-veilleuses! Jai été comme toi, jadis; mais, depuis lors, il acoulé de leau sous les ponts et la broche de lauberge abeaucoup tourné. Un jour arrive vite où on ne peut plus sefigurer les choses que telles, ou à peu près, quelles sonten réalité. Le monde alors semble plus étroit et amusemoins. Mais jespère mamuser toujours à me représenter ce quiapparaît aux yeux clairs des enfants, à lire sous la transpa-rence de leur visage quelles images nos paroles dessinentà leur esprit, quels spectacles naïvement et puissamment colorés naissent en eux, à mesure que leur est contéequelque histoire. Or, jai remarqué, maintes et maintes fois, que nul récitne les attire et ne les retient, ne les trouble, ne les eff


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