Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . ar je ne fuis point en état de vousrépondre : tout ce que jai à vous direeft, que je crois que la croyance en laRévélation elf néceiraire pour être fau-ve , ainfi que la pratique de tout cequelle prefcrir. Si je nai point préfen-tement aifez de lumières, aifez de for-ces pour me conformer exadement ace dernier point , jefpere que Dieumen accordera fuffifamment par lafuite. Je loue votre zèle, reprit le Vieil-lard^ jaime avoir la dif-^ofition de faire le bien? mais ce zèle MATTHIEU. 89 neft point auiïi éclairé que je le de(


Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . ar je ne fuis point en état de vousrépondre : tout ce que jai à vous direeft, que je crois que la croyance en laRévélation elf néceiraire pour être fau-ve , ainfi que la pratique de tout cequelle prefcrir. Si je nai point préfen-tement aifez de lumières, aifez de for-ces pour me conformer exadement ace dernier point , jefpere que Dieumen accordera fuffifamment par lafuite. Je loue votre zèle, reprit le Vieil-lard^ jaime avoir la dif-^ofition de faire le bien? mais ce zèle MATTHIEU. 89 neft point auiïi éclairé que je le de(î-rerois, <S: {] vous voulez revenir de-main matin, je vous ferai part des rai-fons qui mont décidé à prendre lesfentiments où je fuis, & peut-êtreen ferez-vous content. Lenvie de re-couvrer la tranquillité que javois per-due , lefpérance que ce que me diroitce r/e/7/ar^ pourroit y contribuer , medéterminèrent à accepter fa propofi-tion, & je lui promis bien de ne pasmanquer dentrer chez lui le lendemainde bonne E 3 CHA. 5© LE COMPERE CHAPITREVIII. 5i/;/f //// Difcotirs du Vieillard. LE lendemain, je retournai chez monvoifin. Après avoir parlé quelquetems de chofes indifférentes, il revintfur la matière cfont il mavoit parlé laveille, & me dit : „ Je vous ai conté que les malheursde ma vie mavoient fait prendre laréiolution de renoncer autant quil meferoit polFible à tout ce qui pouvoicmatracher à la Société , foit par étatou par opinion. Il me lut très - aiféde rcmpir le premier point : quant aufécond, jy rencontrai de plus grandesdimcultés. Il ne sagillbit pas moinsque dacquérir affez de connoifTances,aifez de forces fur moi-même, pourme défaire de mes préjugés, fur- toutde ceux qui regardoient la Religion oùjai été élevé. „ Je commençai dabord par exami-ner les points les plus épineux de cetteReligion, tels que la doctrine du Féchêurt^iml , de la Fréfence réelle, de la MATTHIEU. 91 Tranfnbjiantiation ,


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