. Le petit chaperon vert : suivi d'autres contes . mouvement de sa femmeavait été de lui tourner ledos en remerciement deson aveu et de sa munifi-cence. Ce qui nelaissait pas que delui chatouiller désa-gréablement le sou-venir. Il ny a donc paslieu dêtre surprissi bien vite le ménage commença de marcher de travers. Non seulement le prince Riquet ne tarda pas à sedemander si les fées ne lui avaient pas monté le cou enlui assurant quil était capable de débrouiller lintellectde la fille quil aimerait, mais il découvrit que la beautéelle-même de son épouse était à la fois fadasse et fortprétentieu


. Le petit chaperon vert : suivi d'autres contes . mouvement de sa femmeavait été de lui tourner ledos en remerciement deson aveu et de sa munifi-cence. Ce qui nelaissait pas que delui chatouiller désa-gréablement le sou-venir. Il ny a donc paslieu dêtre surprissi bien vite le ménage commença de marcher de travers. Non seulement le prince Riquet ne tarda pas à sedemander si les fées ne lui avaient pas monté le cou enlui assurant quil était capable de débrouiller lintellectde la fille quil aimerait, mais il découvrit que la beautéelle-même de son épouse était à la fois fadasse et fortprétentieuse. Quant à Madame, chaque jour lui rendait plus visibleet plus insupportable le nez rouge, lœil torve et la bossede son maître et seigneur. Pour ce qui est de lesprit,dont il se vantait sans cesse^ il ny avait rien de plusmédiocre ni de plus tarabiscoté. Dans ces conditions, nul ne sétonnera que plutôt 53. que du côté de sa femme, Riquet ait louché de plus enplus vers dautres dames de la région, et que la tentationait grandi pour lui de les trouver non seulement plusspirituelles, mais dune grâce infiniment plus touchante. Quant à Madame, humiliée que ses attraits fussentle bien dun gnome qui semblait même porté à lesmépriser, elle ne résista pas à en essayer le charme avecquelque complaisance sur tous les seigneurs et bour-geois, jeunes ou vieux, gras ou maigres, bruns ou blonds,qui lapprochaient. Tout cela était donc en passe de finir fort mal. Heureusement les fées intervinrent encore une fois 54 pour que ce beau mariage quellesavaient brocanté ne sombrât pas à leurconfusion dans la plus banale et pitoyable aventure. Ce fut, comme il advientsouvent, par des voies au pre-mier moment un peu décon-certantes, que se manifesta ^>rv^> >^leur sage bienveillance. La princesse Riquetiît une effroyable -^^ % ^ î


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