Le diable amoureux, roman fantastique . permet pas de saisir un bonheur, silnen peut envisager un plus grand dans la perspec-tive. Oui, je vous instruirai, Alvare. Joubliais avecplaisir mon intérêt; il le veut, puisque je dois re-trouver ma grandeur dans la vôtre ; mais il ne suffitpas de me promettre dêtre à moi, il faut que vousvous donniez et sans réserve et pour toujours. » Nous étions assis sur un banc de gazon, sous unabri de chèvrefeuille au fond du jardin ; je me jetaià ses genoux. « Chère Biondetta, lui dis-je, je vousjure une fidélité à toute épreuve. — Non, disait-elle, vous ne me c
Le diable amoureux, roman fantastique . permet pas de saisir un bonheur, silnen peut envisager un plus grand dans la perspec-tive. Oui, je vous instruirai, Alvare. Joubliais avecplaisir mon intérêt; il le veut, puisque je dois re-trouver ma grandeur dans la vôtre ; mais il ne suffitpas de me promettre dêtre à moi, il faut que vousvous donniez et sans réserve et pour toujours. » Nous étions assis sur un banc de gazon, sous unabri de chèvrefeuille au fond du jardin ; je me jetaià ses genoux. « Chère Biondetta, lui dis-je, je vousjure une fidélité à toute épreuve. — Non, disait-elle, vous ne me connaissez pas,vous ne vous connaissez pas ; il me faut un aban- LE DIABLE AMOUREUX. ion don absolu. Il peut seul me rassurer et me suffire.»Je lui baisais la main avec transport, et redou-blais mes serments; elle mopposait ses le feu de la conversation, nos têtes se pen-chent, nos lèvres se Dans le mo-ment, je me sens saisir par la basque de mon ha-bit, et secouer dune étrange Cétait mon chien, un jeune danois dont on ma- 106 LE DIABLE AMOUREUX. vait fait présent. Tous les jours, je le faisais joueravec mon mouchoir. Comme il sétait échappé delàmaison la veille, je lavais fait attacher pour préve-nir une seconde évasion. Il venait de rompre sonattache; conduit par lodorat, il mavait trouvé,et me tirait par mon manteau pour me montrersa joie et me solliciter au badinage ; jeus beau lechasser de la main, de la voix, il ne fut pas possi-ble de lécarter : il courait, revenait sur moi enaboyant; enfin, vaincu par sonimportunité, je lesaisis par son collier et le reconduisis à la mai-son. Comme je revenais au berceau pour rejoindreBiondetta, un domestique marchant presque surmes talons nous avertit quon avait servi, et nousallâmes prendre nos places à table. Biondetta eûtpu y paraître embarrassée. Heureusement, nousnous trouvions en tiers, un jeune noble était venupasser la soirée avec nous. Le lendemain
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