. Paris à table . établissements fameux étaient plus souvent occupéespar des grands dîners que par des dîners individuels; lescabinets surtout étaient fort recherchés. En même temps séle-vait la gloire du Rocher de Cancale, dont les perfections ont étépoussées si loin, et chez lequel la chère et les vins avaient desqualités auxquelles ne pouvaient pas toujours atteindre lesta-blés les plus opulentes. Le boulevard du Temple eut longtemps,et il ne la pas encore tout àfait perdu, le privilège de cequon était convenu dappelerles parties fines. on y dînaitrarement seul. Le Rocher deCancale était a
. Paris à table . établissements fameux étaient plus souvent occupéespar des grands dîners que par des dîners individuels; lescabinets surtout étaient fort recherchés. En même temps séle-vait la gloire du Rocher de Cancale, dont les perfections ont étépoussées si loin, et chez lequel la chère et les vins avaient desqualités auxquelles ne pouvaient pas toujours atteindre lesta-blés les plus opulentes. Le boulevard du Temple eut longtemps,et il ne la pas encore tout àfait perdu, le privilège de cequon était convenu dappelerles parties fines. on y dînaitrarement seul. Le Rocher deCancale était alors la patrie etlasile classique des beaux diners, de ceux qui tenaient àune supériorité véritable elcomplète. Les dînerschantants,les déjeuners du Caveau, et tout lesprit quon y dépensait, né-taient regardés que comme une enseigne retentissante. Ou étaitassez mal venu à se présenter seul dans ces endroits : le convivesolitaire, relégué dans le désert de la salle commune, était. PARIS A TABLE. loinégligé ; il nobtenait des garçons, quil voyait passer devant lui,ni soins ni prévenances ; il mangeait froid et avec dinsuppor-tables lenteurs. Les gens de quelque expérience ne se hasar-daient pas dans cette galère. Les étrangers, les nouveaux venus des départements et les officiers, à leur passageou à leur retour, seréunissaient infaillible-ment chez Legacque etchez Véry. Ces deuxrestaurateurshabitaientde longs pavillons con-struits sur la terrassedes Feuillants, près de la première grille dentrée de la ruede Rivoli. On se pressait dans leurs étroits salons; les déjeu-ners et les dîners sy entassaient sans relâche. Cette vogue étaitméritée ; chez lun deux, elle sest continuée avec éclat A la Chaussée-dAntin, les déjeuners du Café anglais; lescélèbres coquilles de Hardy et les rognons à la brochette deRiche attiraient le monde jeune et élégant. On disait gaiementquil fallait être bien riche pour dîner chez Hardy
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