. Pauvre Blaise . er. Le diner fut silencieux; lacomtesse chercha plusieurs fois à engager la con-versation; elle fut aimable et prévenante, contrai-rement à son habitude, cherchant à égayer Hélèneet Jules, et à dérider son mari. (( Vous avez repris votre air terrible, mon ami,dit-elle à son mari en rentrant au salon; touslaviez perdu à mon retour; jespère que vous nele garderez pas ; vous me faites peur, ce soir. — Hélène et Jules ne me craignent plus, répon-dit le comte en serrant ses enfants dans ses bras;ils savent que tout est changé en moi, et que monair sévère, que je regrette et que je


. Pauvre Blaise . er. Le diner fut silencieux; lacomtesse chercha plusieurs fois à engager la con-versation; elle fut aimable et prévenante, contrai-rement à son habitude, cherchant à égayer Hélèneet Jules, et à dérider son mari. (( Vous avez repris votre air terrible, mon ami,dit-elle à son mari en rentrant au salon; touslaviez perdu à mon retour; jespère que vous nele garderez pas ; vous me faites peur, ce soir. — Hélène et Jules ne me craignent plus, répon-dit le comte en serrant ses enfants dans ses bras;ils savent que tout est changé en moi, et que monair sévère, que je regrette et que je me reproche,nest plus que le symptôme extérieur dune tris-tesse que je ne puis vaincre. Vous me compren-drez un jour, je lespère, ma chère Julie, et vousserez alors, comme moi, triste du passé et heu-reuse du présent. » La comtesse répondit légèrement au serrementde main du comte ; elle rougit encore, réfléchitquelques instants, et, se tournant vers Jules, ellelui dit avec effort :. =r:— -/^-^ PAUVRE BLAISE 271 « Jules,... je suis fâchée du chagrin que je tecause; si javais de Biaise lopinion quen a tonpère, je naurais jamais défendu son intimité avectoi,... quoiquil ne soit que le fds dun portier,ajouta-t-elle par réflexion; cest pour toi,pour Hélè, que je crams.,., que je ,que je veux éviter » La comtesse sarrêta, ne sachant comment ache-ver et craignant den avoir trop dit; son marilencourageait par un affectueux sourire; ses en-fants la regardaien: ^vec des visages pleins des-pérance. (c Je maintiens ma défense, dit-elle avec plus dedécision, jusquà ce que jaie éprouvé lobéissancede Biaise. » Les visages perdirent leur expression joyeuse;la comtesse resta troublée et gênée ; Hélène prit sonouvrage, Jules son crayon, le comte son journal, etla comtesse son livre, quelle lisait des yeux etsans savoir ce quelle avait lu ; sa pensée était touteau bon mouvement quelle avait repoussé et auregret de


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