Oeuvres illustrées de George Sand . s femmes dumonde, vous avez affecté de dire que la beauté physiqueentraînait la beauté morale, que la simplicité de ces es-prits incultes était le temple de lamour vrai, que sais-^e?vérités peut-être, mais auxquelles vous navez jamais cruen les proclamant; car, je ne sache pas quaucune de cesdivinités plébéiennes vous ait pleinement captivé ou fixélongtemps. Statuaire, vous navez vu en elles que desstatues; et, quant aux fennnes de votre caste, vous na-vez jamais recherché sincèrement celles qui avaient delesprit. Cest avec celles-là que vous jouez préciséme


Oeuvres illustrées de George Sand . s femmes dumonde, vous avez affecté de dire que la beauté physiqueentraînait la beauté morale, que la simplicité de ces es-prits incultes était le temple de lamour vrai, que sais-^e?vérités peut-être, mais auxquelles vous navez jamais cruen les proclamant; car, je ne sache pas quaucune de cesdivinités plébéiennes vous ait pleinement captivé ou fixélongtemps. Statuaire, vous navez vu en elles que desstatues; et, quant aux fennnes de votre caste, vous na-vez jamais recherché sincèrement celles qui avaient delesprit. Cest avec celles-là que vous jouez précisément le rôle que vous mattribuez , posant devant elles avec unart et une poésie admirables les passions byronieniies,mais ne laissant approcher personne assez près de votrecœur pour quon y pût saisir le ver de la vanité qui leronge. Léonce garda longtemps le silence après que Sabinaeut lini de parler. Il paraissait profondément abattu, etcette tristesse, qui ne se raidissait pas sous le fouet de Fabiiia, eracieosomciu èiendac. .Page n.) la critique, le rendit lrô5-5i]p(Ticnr en rot instant ù lafemme vindicative qui le flagellait. Sabina sen aperçutet comprit ce quil y a de plus mâle dans lesprit delhomme, ce penchant ou cette soumission irrésistible àla vérité, que léducation et les habitudes de la femmesapplicjuent trop vicl^rieusement à combattre. Elle eutdes remords de son emportement, car elle vit que Léoncese reprochait le sien et sondait son propre cœur aveceffroi. Elle eut envie de le consoler du mal quelle venaitde lui faire, puis elle eut peur que sa méditation ne ca-chât quelque pensée de haine profonde cl de vengeanceraffinée. Cette crainte la frappa au cœur; car, aussi bii-nque Léonce, elle valait mieux que son portrait, et lessources de laffection nétaient point taries en elle. Elleessaya vainement de retenir ses larmes ; Léonce entenditdes sani^lots séchapper de sa poitrine. — Pourquoi pleurez-vous? lu


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