Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . ans foin demême que fans chagrin. Les derniers ont deTefprit , de lentendement , & font prompts àprévoir les événemens de chaque chofe ; onpeut les confidérer de deux manières, les unscomme partagés daffez de vivacité defprit ,pour prévoir les dangers long-tems avant quilsy foient expofés , & les autres , pour les ap-percevoir feulement peu de tems avant quilsarrivent. Ceux-là fe mettent à couvert de bon-ne heure pour ne pas être furpris ; & ceux-ci,à la vue du danger , ne donnent aucun
Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . ans foin demême que fans chagrin. Les derniers ont deTefprit , de lentendement , & font prompts àprévoir les événemens de chaque chofe ; onpeut les confidérer de deux manières, les unscomme partagés daffez de vivacité defprit ,pour prévoir les dangers long-tems avant quilsy foient expofés , & les autres , pour les ap-percevoir feulement peu de tems avant quilsarrivent. Ceux-là fe mettent à couvert de bon-ne heure pour ne pas être furpris ; & ceux-ci,à la vue du danger , ne donnent aucun accès àlépouvante. Voilà trois fortes de génies fur lef-queis il faut bien faire réflexion. Les uns fontparfaitement éclairés , les féconds le font à de-mi , & les autres font ignorans ou infenfé poiffons nous en fourniflent un exemple ;ils avoient chacun une de ces trois qualités ,& vivoient enfemble dans un même étang. Lelion témoigna de la curiofité den apprendreles particularités, & Demneh lui en fit ainfi lerécit: ,^ .X/^ài^ ^^,.. ET Fables Indiennes. 027 LES TROIS POISSONS ET LES PÊCHEURS. FABLE, J. ROIS poilTons fe trouvoient dans un étangde fort belle eau , éloigné des grands chemins^près dune rivière. Lun avoit beaucoup deC-prit , le fécond en avoit médiocrement , & letroilième en étoit entièrement dépourvu. Despécheurs qui paflbient le long de létang , lesremarquèrent par hafard ; & comme ils étoientdune grofleur extraordinaire, chacun pour leur«fpcce , ils réfolurent de venir en faire la pê-che le lendemain ; ils le dirent même cntreuxfi hautement, que les poilTons les qui avoit le plus de pénétration, vit toutdun coup le danger où il étoit expofé, & pritdabord le parti de fe fauver en sévadant parla communication de létang avec la rivière ,fans confulter fes compagnons fur ce quil avo^tà faire. Les pécheurs arrivèrent le lendemain de grançlmatin , & bouchèrent dabord deux
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