. Paris à table . itaientde longs pavillons con-struits sur la terrassedes Feuillants, près de la première grille dentrée de la ruede Rivoli. On se pressait dans leurs étroits salons; les déjeu-ners et les dîners sy entassaient sans relâche. Cette vogue étaitméritée ; chez lun deux, elle sest continuée avec éclat A la Chaussée-dAntin, les déjeuners du Café anglais; lescélèbres coquilles de Hardy et les rognons à la brochette deRiche attiraient le monde jeune et élégant. On disait gaiementquil fallait être bien riche pour dîner chez Hardy, ou bienhardi pour dîner chez Riche. Le Palais-Royal ét


. Paris à table . itaientde longs pavillons con-struits sur la terrassedes Feuillants, près de la première grille dentrée de la ruede Rivoli. On se pressait dans leurs étroits salons; les déjeu-ners et les dîners sy entassaient sans relâche. Cette vogue étaitméritée ; chez lun deux, elle sest continuée avec éclat A la Chaussée-dAntin, les déjeuners du Café anglais; lescélèbres coquilles de Hardy et les rognons à la brochette deRiche attiraient le monde jeune et élégant. On disait gaiementquil fallait être bien riche pour dîner chez Hardy, ou bienhardi pour dîner chez Riche. Le Palais-Royal était alors lecentre de tous ceux dont le plaisir occupait la vie; là, sétaientréunis les restaurateurs qui faisaient le plus de bruit ; à leurtête, on retrouvait Véry et ces Trois Frères provençaux, dontle souvenir ne périra pas. Autour du Palais-Royal se grou-paient des maisons distinguées : Beauvilliers, Robert, et cetteautre trilogie, dont la gastronomie avait fait un calembour :. m PARIS A TABLE. Rô, Méot et Juliette; on citait aussi le Veau qui tette, ce Co-cagne de la bourgeoisie parisienne ! A cette époque, chaque maison avait une renommée spé-ciale. Robert excellait dans toutes les préparations du bœuf eidans les dîners commandés ;le Veau qui tette devait saprospérité aux pieds de mou-ton ; il y en avait dont onvantait le gras-double surle gril; les Frères proven-çaux ont fait fortune avec lamorue à lail, lillustre bran-dade, et leur cave sans re-proche; au Rocher de Can-cale, Baleine llorissait parles hautes qualités de ses vins et son excellent poisson ; le Ca-dran beu et ses galants mystères faisaient le succès dHenne-veu. Quelques gourmands, plus extravagants que délicats, sedivertissaient à visiter, dans la même journée, les prodiges etles chefs-dœuvre de chaque cuisine; dautres samusaient àdîner au rebours, en commençant par le dessert et en finis-sant par le potage : folies destomacs en délire et blases


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