. Jean qui grogne et Jean qui rit . Jeannot, pas trop content,avance vers le comptoir, butte contre une caisse depruneaux, et tombe avec le bocal de cornichons. « Maladroit! crie Pontois. — Maladroit! répète la dame du comptoir. — Maladroit! sécrient les garçons épiciers. — Malheureux! sécrie Simon. — Pauvre Jeannot ! » sécrie Jean en courant àlui. Jeannot sétait relevé, irrité et confus. Il avaiteu du bonheur, le bocal ne sétait brisé que duhaut, la moitié des cornichons étaient par terre,mais les garçons se précipitèrent pour les ra-masser, et il ny en eut guère que le quart deperdu. PONTOIS


. Jean qui grogne et Jean qui rit . Jeannot, pas trop content,avance vers le comptoir, butte contre une caisse depruneaux, et tombe avec le bocal de cornichons. « Maladroit! crie Pontois. — Maladroit! répète la dame du comptoir. — Maladroit! sécrient les garçons épiciers. — Malheureux! sécrie Simon. — Pauvre Jeannot ! » sécrie Jean en courant àlui. Jeannot sétait relevé, irrité et confus. Il avaiteu du bonheur, le bocal ne sétait brisé que duhaut, la moitié des cornichons étaient par terre,mais les garçons se précipitèrent pour les ra-masser, et il ny en eut guère que le quart deperdu. PONTOIS. Dis donc, petit drôle, pour la première fois,passe; mais une seconde fois, tu payes. Jai promisà Simon que tu aurais dix francs par mois, nourri,vêtu, logé, blanchi. Prends garde que les dix francsne filent à payer la casse. Quen dites-vous, Simon?Mauvais début! Ça promet de lagrément. SIMON. Non, non, Pontois; cest lembarras, la timidité.11 ne fallait pas lui faire transporter un bocal pour. %l^l Malaclioit ! ■> séciièrent les garçons épiciers. JEAN OUI RIT 125 commencer. Au revoir, je men vais, moi, avec mondébutant. PONTOIS. Il est gentil, celui-ci! Dites donc, Simon, \oulez-vous changer? Reprenez lautre et donnez-moicelui-ci. SIMON. Non, non, Pontois, gardons chacun le nôtre;celui-ci est mon frère, Jeannot est mon cousin. Aurevoir. Je viendrai demain savoir comment ça , Jeannot, ne te trouble pas pour si demain. » Jeannot ne répondit pas ; il était mécontent de ladifférence que faisait Simon entre le frère et lecousin. Pontois le mit de suite à louvrage; il luifit porter un paquet dépicerie à lhôtel Meurice,qui se trouvait à quelques portes plus loin, et il lefit accompagner par un des garçons. Les premiers jours, Jeannot ne fit pas autrechose que des commissions et des courses avec lesgarçons quon envoyait dans tous les quartiers deParis, de sorte quil commençait à connaître lesrues et au


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