. Gazette des beaux-arts . n sy trouvait bien. Il peignait ses modèles commodé-ment installés dans leurs meubles et entourés des menus objets dont ilsaimaient à se servir; pour le même prix, on avait le portrait de ses sou-venirs et celui de sa personne, une sorte de peinture individuelle, intus etextra, dont le charme devait être bien puissant, puisque nous, specta-teurs indifférents de ces personnalités dun autre âge, nous le ressentonsencore. Aujourdhui on vit dehors; le besoin de prendre lair est généralet irrésistible. M. de Nittis suit la foule ; il pourchasse ses modèles à lafenêtre, so
. Gazette des beaux-arts . n sy trouvait bien. Il peignait ses modèles commodé-ment installés dans leurs meubles et entourés des menus objets dont ilsaimaient à se servir; pour le même prix, on avait le portrait de ses sou-venirs et celui de sa personne, une sorte de peinture individuelle, intus etextra, dont le charme devait être bien puissant, puisque nous, specta-teurs indifférents de ces personnalités dun autre âge, nous le ressentonsencore. Aujourdhui on vit dehors; le besoin de prendre lair est généralet irrésistible. M. de Nittis suit la foule ; il pourchasse ses modèles à lafenêtre, sous les ombrages dun jardin ou dune serre ; il les rattrapedans la tribune des courses ou sur la pelouse dAutcuil. A ce métier, il a pris lui-même une horreur insurmontable du ren-fermé. Que, daventure, il soit appelé dans une maison tranquille où lemodèle sobstine à ne pas quitter son fauteuil, entouré quil est de ses ami-tiés les plus chères, les beaux livres et les objets rares, le moins quexige. LES PASTELS DE M. DE NITTIS. 159 notre peintre, cest quon ouvre les fenêtres toutes grandes. M. de Gon-court lui-même a dû se résigner ; ce délicat, ce raffiné, ne pouvait moinsfaire pour lhéritier de M. de La Tour, qui, empêché lui-même par laParque cruelle de faire le portrait du dernier homme du xviii* siècle,avait passé la main à son digne successeur. Le maître de Saint-Quentin doit être satisfait ; il retrouve dans ce por-trait les qualités brillantes et solides de ses propres ouvrages, lexécutionpreste et sûre, le goût, la bonne humeur, et cette conscience envers lemodèle qui ne labandonna jamais. La fenêtre ouverte doit bien le trou-bler un peu ; cest là une idée dont il ne se serait pas avisé, mais au fondelle doit le ravir comme nous tous. Le grand air, la lumière nont jamaisfait de mal à personne ; de tout temps on y vit la santé du corps, et lesmodernes nous ont appris que la peinture sen trouvait fort bien. Tous les hom
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