Causeries avec mes élèves . ai,monsieur ; mais quest-ce quune pantoufle ? — Ce nest niun soulier, ni une botte, ni une jolie bottine ; cest lachaussure que lon porte dans sa chambre. — Et un bonnetde nuit ? — Ne mettez-vous rien sur votre tête la nuit,mon ami ? — Non, monsieur, jai toujours trop chaud à latête. — Et votre grand-papa ? — Je comprends bonnet denuit. —Vous riez, mademoiselle ? — Oui, parce que madameme dit que M. Jourdain eût mieux fait de dor-mir avec un morceau de glace sur la tête. XIII. UNE ANECDOTE. —FEUET FOU. AvEz-yous encore des remarquesà faire sur M. Jourdain ?—Non.—Per


Causeries avec mes élèves . ai,monsieur ; mais quest-ce quune pantoufle ? — Ce nest niun soulier, ni une botte, ni une jolie bottine ; cest lachaussure que lon porte dans sa chambre. — Et un bonnetde nuit ? — Ne mettez-vous rien sur votre tête la nuit,mon ami ? — Non, monsieur, jai toujours trop chaud à latête. — Et votre grand-papa ? — Je comprends bonnet denuit. —Vous riez, mademoiselle ? — Oui, parce que madameme dit que M. Jourdain eût mieux fait de dor-mir avec un morceau de glace sur la tête. XIII. UNE ANECDOTE. —FEUET FOU. AvEz-yous encore des remarquesà faire sur M. Jourdain ?—Non.—Personne? — Jai lu la scène, mon-sieur. — Oui, mon ami ; pendant quela sœur de mademoiselle est à NewYork ? — Oui, elle a donné son Jour-dain à mon frère aîné, et mon frère alu pour moi. — Cest bien ; mais nedites pas son Jourdain, dites son Mo-lière. — Je nai pas compris les feuxdes yeux de la marquise. — Ex-pliquez-le, madame, sil vous plaît.— Le philosophe imagine que les. 66 CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVES. yeux de la marquise sont très-brillants, et il les compare aufeu : voilà un feu devant nous. — Cest fort bien ; mais vousprononcez très-mal le mot feu. Ce nest pas Jiou ; ditesfeu comme moi. Cela me rappelle une curieuse anecdotequi est vraie» — Dites-la-nous, monsieur.— Avec plaisir. M. G. Dixon, un américain de Boston, un marchand,allait pour la première fois faire un voyage en de ses amis le prie de recevoir dans sa compagnie sonfils, qui vient de terminer ses études. Mon fils connuit lefrançais, lui dit-il ; il Fa étudié à lUniversité, il est graduéde Harvard depuis cinq mois ; comme vous ignorez cettelangue, sa société pourra vous être utile à Paris. — Sansdoute, répond le marchand ; cest une bonne fortune quevous mapportez : jétais inquiet d aller à Paris sans langue ;votre fils me tire dembarras. Nos deux compagnons sembarquent donc : la traverséese fait bien, on parle anglais t


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