. Les Epreuves De Charlotte . tasse, dit,sans se déranger : « Ah! voilà sans doute lapetite cousine! » Puis, comme personne ne bougeait, MmePoise, dont toutes les idées sur la politesse et lesavoir-vivre étaient complètement bouleverséespar cette réception sans gêne, sapprocha de lagrosse dame, et lui dit en allemand (languequelle savait fort bien) : « Jai bien lhonneur devous saluer, madame. Je suis Mme Poise, linsti-tutrice de la petite Charlotte de Silbermann, et jevous amène mon élève pour la confiera vos bonssoins. Sans doute vous êtes Mme de Silbermann,la cousine de Charlotte? — En effet


. Les Epreuves De Charlotte . tasse, dit,sans se déranger : « Ah! voilà sans doute lapetite cousine! » Puis, comme personne ne bougeait, MmePoise, dont toutes les idées sur la politesse et lesavoir-vivre étaient complètement bouleverséespar cette réception sans gêne, sapprocha de lagrosse dame, et lui dit en allemand (languequelle savait fort bien) : « Jai bien lhonneur devous saluer, madame. Je suis Mme Poise, linsti-tutrice de la petite Charlotte de Silbermann, et jevous amène mon élève pour la confiera vos bonssoins. Sans doute vous êtes Mme de Silbermann,la cousine de Charlotte? — En effet, répondit la grosse dame. Asseyez-vous, madame. » Sadressant à deux jeunesgarçons assis à côté delle : « Ludwig, Friederich, faites place. » Les deuxgarçons, ainsi interpellés, se recalent maussade-ment, mais ne font pas mine de se lever pouraller chercher une chaise. La grosse dame, continuant avec le mêmecalme, comme si Mme Poise et Charlotte, au lieudavoir fait un voyage de trenle-six Mme Puise salua Mme de Silbermann ARRIVÉE A REGELBERG. 31 venaient de rentrer après une pctile promenadedagrément autour de la ville : « Prenez place, madame. Je vais vous servirune tasse de café au lait. M. de Silbermann nestpas ici; il ne revient que très tard de son usine. »Se tournant vers la petite fille qui se dissimule— le cœur serré dangoisse et dintimidation —derrière son institutrice : « Allons, avancez, pre-nez place, Charlotte. » Mme Poise et Charlotte « prendraient place «bien volontiers, car elles nen peuA^ent plus etsont brisées de fatigue. Mais les personnes pré-sentes continuent à ne pas se déranger, et nul nesonge à leur offrir des chaises. Charlotte pensequelles vont être obligées de « prendre place »accroupies sur leurs talons, à la façon des Turcsou des tailleurs. Mais Mme Poise, jetant autourdelle un regard circulaire, aperçoit deux chaisesdans un coin de la salle à manger, et les ap-proche elle-même de


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