. Lettres d'une Peruvienne . i, mon aimable Aza, cefltoiqui comblas mon ame de délices, enmappreiîant que laugufte rang de tonépoufe mafTocieroit à ton cœur, à tontrône, à ta gloire, à tes vertus; quejejouïrois fans ceffe de ces entretiens firares & fi courts au gré de nos défirs,de ces entretiens qui ornoient monefpritdes perfcélions de ton ame, & qui a-joutoient à mon bonheur la délicieufeef-pérance de faire un jour ie tien. O, mon cher Aza, combien ton im-patience contre mon extrême jeunef-îe, qui retardoic notre union, étoit flat-reufe pour mon cœur ! Combien le?deux années qui fe font éco
. Lettres d'une Peruvienne . i, mon aimable Aza, cefltoiqui comblas mon ame de délices, enmappreiîant que laugufte rang de tonépoufe mafTocieroit à ton cœur, à tontrône, à ta gloire, à tes vertus; quejejouïrois fans ceffe de ces entretiens firares & fi courts au gré de nos défirs,de ces entretiens qui ornoient monefpritdes perfcélions de ton ame, & qui a-joutoient à mon bonheur la délicieufeef-pérance de faire un jour ie tien. O, mon cher Aza, combien ton im-patience contre mon extrême jeunef-îe, qui retardoic notre union, étoit flat-reufe pour mon cœur ! Combien le?deux années qui fe font écoulées tontparu longues, & cependant que leur du-rée a été courte! Hélas! le moment for-tuné étoit arrivé ; quelle fatalité la ren-du fi funefl:e ? Quel Dieu. punit ainfilinnocence & la vertu , ou quelle Puif-fance infernale nous a féparés de nous-B 2 mê i- éo LETTRE II. mêmes? Lhorreur me faific, mon cœurfe déchire, mes larmes inondent Aza ! mon cher Aza !.... LET- LETTRE IIL 21 LETTRE TROISIEME. CEsT toi, chère lumière de mesjours, cefl toi qui me rappelles àla vie. Voudrois-je la confeïver, fi jenécois affurée que la mort auroit moif-fonné dun feul coup tes jours & lesmiens? Je touchois au moment où lé-tincelle du feu divin, dont le Soleil ani-me notre être, alloit séteindre: la Na-ture laborieufe fe préparoit déjà à don-ner une autre forme à la portiondema-tiére qui lui appartient en moi , je mou-rois; tu perdois pour jamais la moitié detoi-même, lorfque mon amour ma ren-du la vie, & je ten fais un comment pourrai-je tinftruire deschofes furprenantes qui me font arri-vées? Comment me rappeller des idéesdéjà confufes au moment où je les aireçues, & que le tems qui seft écou-lé depuis, rend encore moins intelligi-bles? B 3 A ii LETTRE IIL k % A peine, mon cher Aza, avois-je con-fié à notre fidèle Chaqui le dernier tiffude mes peilfées., que jentendis un grandmouvement dans notre ha
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