Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . x roi, ravi de voir un fils fi dignede fon amitié, rajeunit ; tout au moins fa vieil-lefie fut accompagnée de tant de fatisfadion ,]quil en vécut bien davantage. La jeuncfle cft un âge ou le coeur des humainsPrend tous les raouvemens qu^on veut lui faire prendre §Ceft une cire tendre Qui fait obéir dans les maiûsjSans peiue Ton y peut former le caractère Ou des vices, ou des vertus. Quelques efforts quon puiffe faire,Si-tôt quil eft gravé , on ne lefface plus. Sur une mer fi difficile ,H
Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . x roi, ravi de voir un fils fi dignede fon amitié, rajeunit ; tout au moins fa vieil-lefie fut accompagnée de tant de fatisfadion ,]quil en vécut bien davantage. La jeuncfle cft un âge ou le coeur des humainsPrend tous les raouvemens qu^on veut lui faire prendre §Ceft une cire tendre Qui fait obéir dans les maiûsjSans peiue Ton y peut former le caractère Ou des vices, ou des vertus. Quelques efforts quon puiffe faire,Si-tôt quil eft gravé , on ne lefface plus. Sur une mer fi difficile ,Heureux qui peut avoir quelque pilote habile Qui lui trace un heureux chemin 1 Le prince que je viens de peindre , Navoit aucun écueil à craindre ,Lorfque le roi Berger gouvernoic fon deflin. Vij jcS La Princesse Carpillotî. Dans toutes les vertus ce maître fut linftruire ,II cft vrai que lamour le mit fous fon empire ; Mais fuyez , cenfeurs odieux ,Qui voulez quun héros réfifte à la tcndreffe ,Pourvu que la raifon en foit toujours maîtreflc ,LamQur donne léclac aux exploits 50-, LA GRENOUILLE BIENFAISANTE, CONTE. X L écoit une fois un roi, qui foutenoit depuislongtems une guerre contre fes voifîns. Aprèsplufieurs batailles , on mit le fiége devant fa villecapitale \ il craignit pour la reine, & la voyantgrolTe, il la pria de fe retirer dans un châteauquil avoit fait fortifier, & oùilnétoit jamais alléquune fois. La reine employa les prières & leslarmes pour lui perfuader de la laifler auprès deluij elle vouloir partager fa fortune , & jeta leshauts cris lorfquil la mit dans fon chariot pourla faire partir • cependant il ordonna à fes gardesde laccompagner , &: lui promit de fe dérober leplus fecrétement quil pourroit pour laller voir:cétoit une efpérance dont il la flattoit j car lechâteau étoit fort éloigné, environné dune épaifïeforêt, & à moins den favoir bien les routes , larany pouYoii arriver. Viij 510 La Grenouiiib
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