. Le manoir des Boishaël . se faisaitaucune illusion ; si jamais il revenait à Tlsolia, ilny retrouverait plus ce débris dun autre âge,vraiment attendrissant, dans sa fidélité auxBoishaël. A cette première émotion en succéda uneseconde, bien autrement vive, lorsquil embrassasa sœur, sur le quai de la gare de Saint-Malb. 11ne se séparait pas non plus sans regret dAndré,de Raymonde, de leurs parents, dont il appré-ciait les témoignages affectueux, la délicatesse desprocédés à son égard. Quant à Bertrane, elleétait dans un véritable désespoir, du départ deson frère, saccrochant à son cou, alors q


. Le manoir des Boishaël . se faisaitaucune illusion ; si jamais il revenait à Tlsolia, ilny retrouverait plus ce débris dun autre âge,vraiment attendrissant, dans sa fidélité auxBoishaël. A cette première émotion en succéda uneseconde, bien autrement vive, lorsquil embrassasa sœur, sur le quai de la gare de Saint-Malb. 11ne se séparait pas non plus sans regret dAndré,de Raymonde, de leurs parents, dont il appré-ciait les témoignages affectueux, la délicatesse desprocédés à son égard. Quant à Bertrane, elleétait dans un véritable désespoir, du départ deson frère, saccrochant à son cou, alors que tousles autres voyageurs étaient déjà montés enwagon. « Mon Maurice, ne me quitte pas, je ten trop triste de vivre ainsi séparés! » 11 fallut littéralement que Mme Dentérac, unpeu ennuyée de cette scène par trop pathétique,détachât les bras de la jeune fdle du cou de sonfrère, pour que celui-ci eût la liberté de sauterdans son compartiment. 11 était temps, lemployé. <<x Cétait en effet le portrait du vieux Breton. 13 LA FÊTE DE LA POIRE. 195 vouait pour le fermer. Le chef de gare donna lesignal, el le train se mil en marche. « Viens vite, ma Bertrane », dil affectueuse-ment Raymonde, en entraînant son amie vers lavoiture, où du moins elle no sangloterait pas enpublic. Malheureusement Mme Dentérac avait descourses à faire on ville, ce qui empêchait deregagner lIsolia. 11 avait été décidé dy resteraussi longtemps que les beaux jours, en se pro-longeant, ne rendraient pas trop pénibles à lar-mateur et à son fds les trajets du matin et dusoir. Les occupations et les études obligeaientlun et lautre à passer la journée à des raisons qui faisaient demeurer pluslongtemps à lIsolia était la présence de Ber-trane dans la famille Dentérac. Elle y étaitbeaucoup plus facile que dans la maison doville, où de nombreux visiteurs, souvent indis-crets ou bavards, pouvaient rendre parfois sa


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