Le diable amoureux, roman fantastique . ume pointtrop de ma figure, ce quil y aurait de plus dis-tingué parmi eux viendrait me rendre hommage,et je les sacrifierais tous à mon Alvare. Le beausujet de triomphe pour une vanité espagnole! »Je regardai cette proposition comme un badi-nage. «Non, dit-elle7 jai sérieusement cette — Parlons donc bien vite pour rEstramaclure,répliquai—je? et nous reviendrons faire présenterà la cour de France lépouse de don Alvare Ma-ravillas, car il ne vous conviendrait pas de nevous y montrer quen aventuriè — Je suis sur le chemin de FEstramadur


Le diable amoureux, roman fantastique . ume pointtrop de ma figure, ce quil y aurait de plus dis-tingué parmi eux viendrait me rendre hommage,et je les sacrifierais tous à mon Alvare. Le beausujet de triomphe pour une vanité espagnole! »Je regardai cette proposition comme un badi-nage. «Non, dit-elle7 jai sérieusement cette — Parlons donc bien vite pour rEstramaclure,répliquai—je? et nous reviendrons faire présenterà la cour de France lépouse de don Alvare Ma-ravillas, car il ne vous conviendrait pas de nevous y montrer quen aventuriè — Je suis sur le chemin de FEstramadure, dit-elle, il sen faut bien que je la regarde comme leterme où je dois trouver mon bonheur ; commentferais-je pour ne jamais la rencontrer ? » Jentendais, je voyais sa répugnance, mais jal-lais à mon but, et je me trouvai bientôt sur le ter-ritoire espagnol. Les obstacles imprévus, les fou- LE DIABLE AMOUREUX. 129 drières, les ornières impraticables, les muletiersivres, les mulets rétifs, me donnaient encore. moins de relâche que dans le Piémont et la Savoie. On dit beaucoup de mal des auberges dEspa-gne, et cest avec raison; cependant je mesti-mais heureux quand les contrariétés éprouvéespendant le jour ne me forçaient pas de passer unepartie de la nuit au milieu de la campagne, oudans une grange écartée. «Quel pays allons-nous chercher, disait-elle, àen juger par ce que nous éprouvons? En sommes-nous encore bien éloignés? —Vous êtes, repris-je, en Estramadure, et à dixlieues tout au plus du château de , 130 LE DIABLE AMOUREUX. —Nous ny arriverons certainement pas; le cielnous en défend les approches. Voyez les vapeursdont il se charge. » Je regardai le ciel, et jamais il ne mavait paruplus menaçant. Je fis apercevoir à Biondetta quela grange où nous étions pouvait nous garantir delorage. « Nous garantira-t-elle aussi du tonnerre?me —Et que vous fait le tonnerre, àvous, habituée à vivre dans


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