. Oeuvres diverses de Jules Janin. hait toujours lecorps si droit, la tête si haute, comme une nobledame, je la traînai hors de la salle, courbée, latête penchée, chargée dhumiliation et de honte :on eût dit quelle avait été insultée et que je nePavais pas défendue ; moi-même jétais honteuxde voir à ma mère tant de honte sans pouvoir endemander raison à personne. En rentrant chez elle, elle chassa son intendantquelle ne trouva pas assez respectueux : elle te-nait beaucoup à cet intendant. Jentrai avec elle jusque dans sa chambre à cou-cher, et je lui présentai mes respects. Elle ne me dit que
. Oeuvres diverses de Jules Janin. hait toujours lecorps si droit, la tête si haute, comme une nobledame, je la traînai hors de la salle, courbée, latête penchée, chargée dhumiliation et de honte :on eût dit quelle avait été insultée et que je nePavais pas défendue ; moi-même jétais honteuxde voir à ma mère tant de honte sans pouvoir endemander raison à personne. En rentrant chez elle, elle chassa son intendantquelle ne trouva pas assez respectueux : elle te-nait beaucoup à cet intendant. Jentrai avec elle jusque dans sa chambre à cou-cher, et je lui présentai mes respects. Elle ne me dit que ces mots, avec un soupir deterreur : Je le dirai à la reine ; la reine le saurademain. En effet, je ne crois pas que jamais terreur aiteu une cause plus juste que la terreur de mamère, à présent que jy réfléchis mûrement. CHAPITRE XVI LE TROMPETTE BLESSE. On ne méprise pas tous ceux quiont des vices, mais on méprise tousceux qui nont aucune vertu. 11 y a des héros en mal comme enbien. La E sentais bien que jusquà présent jé-tais en dehors de ce siècle que je necomprenais pas. Je pensais souventque la raison de tout ce désordre métait encoreinconnue, et quà ce mouvement si terrible il de-vait y avoir un moteur visible, une cause supé-rieure; mais quel était le héros ou bien quelsétaient les dieux de ce chaos politique, où se te-nait cachée la cause de cette décadence, je Pigno-rais entièrement. Bien plus,^e Pavoue, cette causeocculte, je ne la cherchai pas sérieusement. Jenétais alors quun futile jeune homme, fort in-I I 122 BARNAVE. souciant de ma nature, fort peu jaloux de creuserbien avant dans les choses humaines, nen saisis-sant dordinaire que les surfaces et minquiétantfort peu, quand je voyais marcher une machine,des fils qui la faisaient se mouvoir. Pour moi, toutce monde nétait quun spectacle frivole et amu-sant, auquel cependant jaurais préféré, si Tonmeût donné à choisir, une simple promenadeavec Fa
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