La Lecture . ng-temps, elle accuserait sa mère, elle ne lui pardonnerait pas, aufond du cœur, de lui avoir disputé cette joie naturelle, et, reve-nue à Jersey, elle y rapporterait une âme partagée, elle seraitchangée en une autre fille, qui examinerait curieusement et juge-rait la longue jalousie de sa mè Peut-être une diversion immédiate, un voyage en Bretagnepréviendrait cette avenir menaçant. Oui, passer huit jours à Per-ros, envoyer Simone à Lannion deux ou trois Elle étaitmaîtresse de limiter la durée dune faveur que personne navaitdemandée. Elle ramenait sa fille à jour fix


La Lecture . ng-temps, elle accuserait sa mère, elle ne lui pardonnerait pas, aufond du cœur, de lui avoir disputé cette joie naturelle, et, reve-nue à Jersey, elle y rapporterait une âme partagée, elle seraitchangée en une autre fille, qui examinerait curieusement et juge-rait la longue jalousie de sa mè Peut-être une diversion immédiate, un voyage en Bretagnepréviendrait cette avenir menaçant. Oui, passer huit jours à Per-ros, envoyer Simone à Lannion deux ou trois Elle étaitmaîtresse de limiter la durée dune faveur que personne navaitdemandée. Elle ramenait sa fille à jour fixe. Elle avait le beaurôle, et Simone serait engagée à revenir, par le sentiment mêmede générosité qui aurait poussé sa mère à lui dire : « ^a I »Lobjection, le malaise né entre elles à loccasion du père dispa-raîtrait. Il serait évident que M® LHéréec navait pas peur,puisquelle envoyait lenfant vers lui, quelle navait pas de ran-cune René Bazix. (.1 .suture.). LES RAMASSEUX DE MÉGOTS La pioche des démolisseurs, qui ne respecte aucun lieu consa-cré par les traditions, na pas respecté la place Maubert. Lepercement du boulevard Saint-Germain lavait déjà largementécornée. Depuis que le tabac est inventé, cest là quune catégorie pit-toresque dindustriels parisiens, les « ramasseux de mégots » —de leur propre aveu, ils sont plusieurs milliers dans ce « truc-là »— tenaient quotidiennement leur bourse. Je gage que si jamais vous les avez croisés, à la nuit tombante,vous vous êtes détourné deux avec un mouvement de dégoût etdeffroi. Et vraiment ils ont de sinistres silhouettes. Leurs vête-ments, toujours les mêmes, souillés de boue et de pluie, ont prislaspect luisant de ces capotes en toile cirée que les marins revê-tent pour aller à la mer. Le « ramasseux de mégots » préfèrecette vieille défroque à une redingote neuve : lapluie ne pénètre pas ces étoffes graissées. Lescollets relevés des s


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