. Contes roses . tourna, senleva, puis brutalement sabattit, len-traînant dans sa chute. Tranche-Montagne culbuta par-dessus son maître; et la secoussefut si forte que Plume-au-Vent, au bout de son cordeau, dansait,zigzaguait et tanguait comme un cerf-volant sous la rafale. — Que diable se passe-t-il donc? sécria Jean lOurs dune voixcourroucée, en sortant sa tête des branchages où son corps de-meurait empêtré. JEAN LOURS. Il distingua alors un gros homme aux épaules trapues qui se tenaitdebout à quelque distance. Celui-ci, dès quil aperçut ce visage émergeant de la ramure, ùtupoliment son bonn


. Contes roses . tourna, senleva, puis brutalement sabattit, len-traînant dans sa chute. Tranche-Montagne culbuta par-dessus son maître; et la secoussefut si forte que Plume-au-Vent, au bout de son cordeau, dansait,zigzaguait et tanguait comme un cerf-volant sous la rafale. — Que diable se passe-t-il donc? sécria Jean lOurs dune voixcourroucée, en sortant sa tête des branchages où son corps de-meurait empêtré. JEAN LOURS. Il distingua alors un gros homme aux épaules trapues qui se tenaitdebout à quelque distance. Celui-ci, dès quil aperçut ce visage émergeant de la ramure, ùtupoliment son bonnet, sapprocha, et dit : — Pardonnez-moi, mon maître, jignorais que vous fussiez perchésur cet arbre au moment oii je lai déraciné, et je serais désolé de vousavoir causé le moindre dommage. iqua Jean lOursse dépêtrant eta\ancant vers lui,est a vous que jedavoir si ru-ment mordu lapoussière! Tudieu,quelle poigne! Tou-la, lami, vousméritez dêtre des)tres. Il tendit la main-,. au déra-. 46 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. cineur et, ayant halé Plume-au-Vent, il le lui présenta ainsi queTranche-Montagne dont le nez saignait un peu par la faute duncaillou sur lequel il avait donné par hasard. La connaissance fut bientôt faite, et lhomme aux larges épaulesconsentit de grand cœur à se joindre aux trois compagnons. — Puisque tu jettes si galamment ton arbre à terre, camarade, jetappellerai Tords-Chêne, lui proposa Jean lOurs. — Va pour Tords-Chêne, répondit lautre, le nom me plaît, car, envérité, je tords le cou dun chêne aussi aisément que le commun desmortels tordrait le cou dun oison. Tranche-Montagne ramassa sa scie, Plume-au-Vent acheva den-rouler sa corde sur ses hanches, Tords-Chêne détroussa ses manches,Jean lOurs sépousseta un peu, et on partit sans tarder, car le soleilcommençait à descendre derrière la crête des monts.


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