. Le Monde moderne. mourir au pays frison! » Toute la scène est mimée et dialoguée,la bande des joueurs étant partagée endeux groupes qui représentent lun leparti des Frisons, lautre celui de lajeune fille. Mais si ces deux dernières chansonsdatent du temps des Frisons et des\endes, pourquoi les autres ne pour-raient-elles avoir une origine égalementlointaine ? De fait, le double motif de lenlève-ment par des marchands, véritables ouprétendus, et du pouvoir en quelquesorte magique du chant sur une jeunefille était, au moins au xii^ siècle déjà,chanté dans les pays du Nord. Nous enavons la preu


. Le Monde moderne. mourir au pays frison! » Toute la scène est mimée et dialoguée,la bande des joueurs étant partagée endeux groupes qui représentent lun leparti des Frisons, lautre celui de lajeune fille. Mais si ces deux dernières chansonsdatent du temps des Frisons et des\endes, pourquoi les autres ne pour-raient-elles avoir une origine égalementlointaine ? De fait, le double motif de lenlève-ment par des marchands, véritables ouprétendus, et du pouvoir en quelquesorte magique du chant sur une jeunefille était, au moins au xii^ siècle déjà,chanté dans les pays du Nord. Nous enavons la preuve indiscutable dans lepoèiue allemand de dmlriin. Le roi Hetel de Danemark était folle-ment amoureux de la fille du roi HagendIrlande, Hilde, et ne sachant commentlobtenir, trois seigneurs, de ses vassaux,Frute, Ilorand et Wate, équipent troisnavires quils chargent de marchandisesrares et de toute sorte dobjets précieux ;puis, feignant de fuir la colère de leurroi, viennent aborder en LES CHANSONS DEN I. KVK M KN T Sur le rivagfe, Frute étale une partiede leurs richesses; Hagen, séduit parcette magnilicence et aussi par le grandair de ces étrangers, leur fait le meilleuraccueil. Mais il sagit darriver auprès de Ililde:et ce nest pas là chose facile. Un soir, Ilorand se mit à chanter, etsa résonnait si mélodieusement quetout le monde en fut charmé, surtout lareine et sa fille. Celle-ci, envahie dunelangueur inconnue, voudrait lentendretoujours. Secrètement elle le fait manderdans la partie du palais qui lui est réser-vée. A sa prière, de répéter devant elleses plus belles mélodies, Horand réponddabord par un habile refus, et, de suite,trouve moyen dintroduire dans la con-versation une allusion à son , il entonne un air quil aappris des Elfes et dont le pouvoir estirrésistible sur toute la nature : llildeen est complètement fascinée et Ilorandpeut alors sacquitter circonvenue,


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