. La comédie humaine. pénétra lâme du général. Ce jet dintelligenceet de volonté ressemblait à un éclair, et fut écrasantcomme la foudre; car il est des moments oii les hommessont investis dun pouvoir inexplicable. — Allez, qui que vous puissiez être, vous serez ensûreté sous mon toit, reprit gravement le maître du logisqui crut obéir à lun de ces mouvements instinctifs quelhomme ne sait pas toujours expliquer. — Dieu vous le rende, ajouta linconnu en laissantéchapper un profond soupir. — Etes-vous armé? demanda le général. Pour toute réponse, létranger lui donnant à peine letemps de jeter un


. La comédie humaine. pénétra lâme du général. Ce jet dintelligenceet de volonté ressemblait à un éclair, et fut écrasantcomme la foudre; car il est des moments oii les hommessont investis dun pouvoir inexplicable. — Allez, qui que vous puissiez être, vous serez ensûreté sous mon toit, reprit gravement le maître du logisqui crut obéir à lun de ces mouvements instinctifs quelhomme ne sait pas toujours expliquer. — Dieu vous le rende, ajouta linconnu en laissantéchapper un profond soupir. — Etes-vous armé? demanda le général. Pour toute réponse, létranger lui donnant à peine letemps de jeter un coup dœil sur sa pelisse, louvrit et lareplia lestement. H était sans armes apparentes et dansle costume dun jeune homme qui sort du bal. Quelquerapide que fût lexamen du soupçonneux militaire, il en LA FEMME DE TRENTE ANS. 1 5 5 vit assez pour sécrier : — Où diable avez-vous pu vouséclabousser ainsi par un temps si sec? — Encore des questions! répondit-iI avecun air En ce moment le marquis aperçut son fils et se souvintde la leçon quil venait de lui faire sur la stricte exécutionde la parole donnée; il fut si vivement contrarié de cettecirconstance, quil lui dit, non sans un ton de colère :— Comment, petit drôle, te trouves-tu là au lieu dêtredans ton lit? I 5 6 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. — Parce que jai cru pouvoir vous être utile dans ledanger, répondit Gustave. — Allons, monte à ta chambre, dit le père adouci parla réponse de son fils. Et vous, dit-il en sadressant à lin-connu, suivez-moi. Ils devinrent silencieux comme deux joueurs qui sedéfient lun de lautre. Le général commença même à con-cevoir de sinistres pressentiments. Linconnu lui pesaitdéjà sur le cœur comme un cauchemar; mais, dominépar la foi du serment, il le conduisit à travers les corri-dors, les escaliers de sa maison, et le fit entrer dans unegrande chambre située au second étage, précisément au-dessus du salon. Cette pi


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