. Gazette des beaux-arts . ux étrangers, et ils les ont adorés, cesdieux qui leur étaient inconnus, et au culte desquels ils nétaient pointdestinés. « Cest pourquoi la fureur du Seigneur sest allumée contre cetteterre, et il a amené sur eux toutes les malédictions qui sont écrites dansce livre. « Et il les a chassés de leur terre dans sa colère, dans sa fureuret dans sa grande indignation, et il les a jetés dans une terre étran-gè » A cette citation, qui condamne tout un peuple à la plus implacabledes persécutions, Jean de Vargas sent comme sappesantir sur ses épaulesla robe rouge quil a


. Gazette des beaux-arts . ux étrangers, et ils les ont adorés, cesdieux qui leur étaient inconnus, et au culte desquels ils nétaient pointdestinés. « Cest pourquoi la fureur du Seigneur sest allumée contre cetteterre, et il a amené sur eux toutes les malédictions qui sont écrites dansce livre. « Et il les a chassés de leur terre dans sa colère, dans sa fureuret dans sa grande indignation, et il les a jetés dans une terre étran-gè » A cette citation, qui condamne tout un peuple à la plus implacabledes persécutions, Jean de Vargas sent comme sappesantir sur ses épaulesla robe rouge quil a revêtue pour prêter le terrible serment. Uneeffroyable vision le force à fermer les yeux, et de sinistres pressenti-ments assombrissent son front. Il reste là, muet, la main étendue surla page de la Bible qui lui cache la touchante parabole de lEnfant pro-digue. Jean de Vargas prêtera le fatal serment, le duc dAlbe lobservedun œil froid et perçant comme la lame de son épée, linquisition lexige. LA GALERIE DE SAN DONATO. 101 et le gieffier est là, sapprêtant à verbaliser froidement. Que Jean deVargas refuse, et ce refus devient son arrêt de mort. Ah ! quittons au plus vite cette salle où une poitrine vraiment chré-tienne se resserre au point de suffoquer. Mieux vaut, comme ce, jeunevioloniste, vivre à la belle étoile avec Yarl et la liberté pour tout bien,que de payer si cher la richesse et le pouvoir! Sil na que des haillonspour se couvrir, il peut du moins lever la tête sans crainte : son frontnest pas sillonné par les remords, et des vapeurs de sang nobscurcis-sent pas son regard. Que lon respire bien mieux dans ce cloître tranquille, baigné, grâceau génie de Delacroix, dune si douce lumière ! Deux voyageurs, encoretout couverts de la poussière dune longue marche, nous y ont précédéset sont venus y chercher un asile. Le plus jeune paraît accablé de fati-gue et il sest laissé tomber, plutôt quil ne sest assis, sur un banc a


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