Théophile Gautier . ios et des idées de pièces lorsque lemaître le demanderait. Chauffé, nourri, logé, blanchi, il navait plus quà soc-cuper de spéculation pure et dart dramatique. Léon Gozlan qui connut cette étonnante association etqui sen amusa beaucoup, a raconté les tribulations dumalheureux Lassailly. Ayant trouvé bonne table et le reste aux Jardies, il secontentait dengraisser, et il rêvait sans doute aux applau-dissements qui salueraient ses drames futurs, mais unenuit tout ce bonheur paisible fut bouleversé. Balzac qui ne travaillait que la nuit se mit à éveillerbrusquement son collab
Théophile Gautier . ios et des idées de pièces lorsque lemaître le demanderait. Chauffé, nourri, logé, blanchi, il navait plus quà soc-cuper de spéculation pure et dart dramatique. Léon Gozlan qui connut cette étonnante association etqui sen amusa beaucoup, a raconté les tribulations dumalheureux Lassailly. Ayant trouvé bonne table et le reste aux Jardies, il secontentait dengraisser, et il rêvait sans doute aux applau-dissements qui salueraient ses drames futurs, mais unenuit tout ce bonheur paisible fut bouleversé. Balzac qui ne travaillait que la nuit se mit à éveillerbrusquement son collaborateur endormi. Plus de les trois heures du matin, Lassailly était sur dêtretiré de son sommeil. « ... Funèbre minute! Le timide collaborateur shabil- L OEUVRE 73 lait à la hâte, à demi, le bonnet de coton enroulé surloreille; le nez affreusement consterné, il parcourait, àpas silencieux, les pièces désertes qui le séparaient ducabinet solitaire de Balzac : douloureux trajet!. Théophile Gautier.(Cliché de .le sais tout.) « Arrivé aux pieds du maître, du maître pâli par lin-somnie, jauni par les plaques de lumière qui lui cuivraientle front et les joues, le maître lui disait :< Voyons, Lassailly, quavez-vous trouvé ? »« Et Lassailly relevant son bonnet de coton, écarquillantses yeux encore enveloppés du nuage des rêves, balbutiait : 74 THÉOPHILE GAUTIER < il faudrait il serait utile de ^dimaginer quelque « — Eh bien, avez-vous imaginé ce quelque chose?Hâtons-nous, la Porte-Saint-Martin attend ! hâtons-nous!Harel ma encore écrit hier! Jai vu Frederick Lemaî « — Ah! vous avez vu Frederick Lemaître? « — Oui, il est tout à nous : il a faim, il a soif dundrame à faire courir tout Paris. Quel sera^^e drame quifera courir tout Paris? Voilà! — Voilà! répétait Lassailly, le front plissé par la pluscomique contention desprit. « — Avez-vous ce drame, Lassaill
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