Revue pittoresque : musée littéraire . uleur et damour, un regard décliiranl,(pie làrae errante de tleorge a dû recueillir. celte pierre insensible, dont la vue lui étaitdouce comme à la veuve du marin la vue loin-taine dun navire; îi ki seule pensée den détacheril jamais les yeux, un nuage laveuglait, ellechancelait, elle se sentait mourir; il lui semblaitquelle allait perdre ce quelle aimail le plus aumonde. Le soleil disparut sous les nuages de lIio-ri/on; elle dépassa la porle et tout fui Uni. Quandelle arriva sur les bords de la rivière, il lui vint undésir ardent de relourner


Revue pittoresque : musée littéraire . uleur et damour, un regard décliiranl,(pie làrae errante de tleorge a dû recueillir. celte pierre insensible, dont la vue lui étaitdouce comme à la veuve du marin la vue loin-taine dun navire; îi ki seule pensée den détacheril jamais les yeux, un nuage laveuglait, ellechancelait, elle se sentait mourir; il lui semblaitquelle allait perdre ce quelle aimail le plus aumonde. Le soleil disparut sous les nuages de lIio-ri/on; elle dépassa la porle et tout fui Uni. Quandelle arriva sur les bords de la rivière, il lui vint undésir ardent de relourner la tèle et de voir unedernière fois les saules du cimetière; mais, à cetinstant, sa flile, qui bondissait en avant, lui len-dit ses petites mains et lappela par un sourire;la mère résista au désir de lamante : elle courutà sa fille, et depuis elle fui lidèle ii son serment ;mais Dieu sait les combats quelle a soutenus. Etdailleurs sa fille avait lair de lèle de George, etcétait comme le souvenir dun amant INTÉBIEIHS COMEMPORAINS. CHARLES NODIER. Nodier se tenait le plus souvent dans la cham-bre de sa femme. Chambre simple, frollée, lui-sante; quelques portraits aux murs. Cétait làquaprès dîner Nodier recevait ses amis, avec cesourire lumineux qui éclairait ses joues entraient comme chez eux, sans quil se levâtde son fauteuil. Son corps fatigué et courbé se re-pliait à moitié sur lui-même ; ses grandes jambescroisées semblaient ne pas oser se développer ; sonpantalon avait peine h allraper ses pieds ; ses bras,las comme son buste, abandonnaient ses mainseffilées, froides et décolorées. Et de ce corps ef-flanqué, de cette gaucherie, de cette négligence,il se dégageait, sans quon pût dire comment, uncharme inexplicable. Cette grande araignée ten-dait une toile invisible où tout le monde se pre-nait, depuis les petits enfants jusquaux grandspoètes : cétait la grâce. Assise en face de lui, madame Nodier avançai


Size: 1376px × 1815px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1840, bookpublisherparis, booksubjectp