. Les vacances . baquet de mon oncle; les vagues étaienttrop hautes. Pendant que le Normand ramait, M. deRosbourg me posa sur ses genoux en me disant :« Dors, mon garçon, dors sur les genoux de ton(c père, tu seras à labri des vagues ; appuie ta tête(( sur ma poitrine. » Je craignais de le fatiguer; ilme prit la tête et lappuya de force sur son é ne voulais pas mendormir, mais je ne sais com-ment il arriva que cinq minutes après je dormaisprofondément. Je méveillai au jour; ce bon M. deRosbourg navait pas bougé pour ne pas méveiller,et, craignant que je neusse froid, il mavait couverta


. Les vacances . baquet de mon oncle; les vagues étaienttrop hautes. Pendant que le Normand ramait, M. deRosbourg me posa sur ses genoux en me disant :« Dors, mon garçon, dors sur les genoux de ton(c père, tu seras à labri des vagues ; appuie ta tête(( sur ma poitrine. » Je craignais de le fatiguer; ilme prit la tête et lappuya de force sur son é ne voulais pas mendormir, mais je ne sais com-ment il arriva que cinq minutes après je dormaisprofondément. Je méveillai au jour; ce bon M. deRosbourg navait pas bougé pour ne pas méveiller,et, craignant que je neusse froid, il mavait couvertavec son habit. En lui prenant les mains, je sentisquelles étaient raides de froid. Je le priai de re-mettre son habit, lassurant que javais bien chaud.« Au fait, dit-il, voici le soleil qui commence à LES VACANCES 151 (c chauffer; la lune était moins agréable, nest-ce(( pas, le Normand? Cette diable de lune ne doni epas beaucoup de chaleur. » (( Et, me posant sur le radeau, il reprit son habit. et le remit non sans quelque peine sur ses épaulesglacées. M. DE ROSBOURG, viailt. Tu exagères, mon garçon ; tu me fais meilleur 152 LES VACANCES que je ne suis ; la nuit avait été froide, mais pasautant que tu le dis. PAUL. Je ne dis que la vérité, mon père. Quant à vousfaire meilleur que vous nêtes, ce serait bien diffi-cile, pour ne pas dire impossible, » Tout le monde ayant applaudi des mains et dela voix, M. de Rosbourg se leva en riant, salua detous côtés, embrassa sa femme, Marguerite et So-phie, serra les mains de Paul et revint sasseoir endisant : « Je rends la parole à lorateur ; les interruptionssont défendues. » Paul reprit en souriant : ce Ce qui me fait rire maintenant me semblaitbien triste alors. Je me voyais orphelin, séparépour toujours de ceux qui maimaient et que jai-mais ; je nespérais pas revoir Sophie ni mon oncle,et je me trouvais sur un misérable radeau, confiéà la bonté de mon cher commandant, qui pouvaità chaque min


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