Fables de Lessing . LIVRE III. 129 FABLE VIII. LOURS ET UÉLÉPHANT. V^LE lhomme est déraisonnableI Disait lours à léléphant ; Il est assez exiizeant ( Le fait paraît incroyable ) Pour vouloir absolumentQue je saute en cadence au son de sa musique;Moi qui suis en tous teras, moi qui suis en tous lieux Si grave, si sérieux !Un pareil badinage et mexcède et me pique;Il ne me convient point; et lhomme, sur ma foi,Le sait bien; sans cela, se rirait-il de moi,Quand il me fait danser? Cette gaîté que toi, mon cher, je me crois respectable,. Répondit léléphant; faut-il tapprendre iciQue


Fables de Lessing . LIVRE III. 129 FABLE VIII. LOURS ET UÉLÉPHANT. V^LE lhomme est déraisonnableI Disait lours à léléphant ; Il est assez exiizeant ( Le fait paraît incroyable ) Pour vouloir absolumentQue je saute en cadence au son de sa musique;Moi qui suis en tous teras, moi qui suis en tous lieux Si grave, si sérieux !Un pareil badinage et mexcède et me pique;Il ne me convient point; et lhomme, sur ma foi,Le sait bien; sans cela, se rirait-il de moi,Quand il me fait danser? Cette gaîté que toi, mon cher, je me crois respectable,. Répondit léléphant; faut-il tapprendre iciQue lhomme, quelquefois, me fait danser aussi? 9 i3o , FABLES DE LESSING, Tu le sais; il est vrai qualors, au lieu de rire,Le spectateur surpris, mapplaudit et , si lon rit, pauvre animal,De tes sauts, de tes révérences,Ce nest point parce que tu danses,Mais parce que tu danses mal. Lhomme de goût, quoi quil dise ou quil fasse,Plus que tout autre a toujours de la grâ LIVRE III. i3i FABLE IX. LAUTRUCHE. JLje Renne, dont la course est si fort en crédit,Aperçut une autruche, et dit :Sans contreditSa marche est lente,Mais sans doute elle vole , un jour, sécha{tj)ant des cieux,La vit de même, et dit : O la masse pesante ! Comme elle vole lourdement !Sans doute quà marcher elle est plus diligente ! Devinons-nous juste souvent? I i5a FABLES DE LESSING FABLE X. LES BIENFAITS. XloMMEj disait labeille, est-il pour ton espèce,Parmi les animaux, de bienfaiteurs plus grandsQuenous?Ré! qui?tume surprends.— La brebis; sa toison est utile en tous tems;Ton miel nest quagréable ; et puis, cest sans rudesseQue la pauvre brebis maccorde un pareil don ;Tandis que pour ton miel, si peu que jen demande, Il faut que je me défende De ton perfide aiguillon. Appuis des malheureux, retenez la leçon.


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