. Les Français peints par eux-mêmes . l y estmort du monde; mais dans ce lem))s-là, môsieur, on sensi)uciail conmie de cela, dit-il en donnant un petit coupsec sur le couvercle de sa tabatière. Il y avait des batte-ries de canon, tous les tambours de la garnison. Il y avaitlà (il montre le quai) un vaisseau de grandeur naturelle,et là (il montre les colonnades) un rocher. En un mo-meut, on a vu tout en feu : cétait Napoléon parfaitementressemblant abordant de lile dElbe eu France ! Mais cethomme-là savait dépenser son argent à propos. Jlôsieur,je lai vu, moi, au commencement de la Révolution;p


. Les Français peints par eux-mêmes . l y estmort du monde; mais dans ce lem))s-là, môsieur, on sensi)uciail conmie de cela, dit-il en donnant un petit coupsec sur le couvercle de sa tabatière. Il y avait des batte-ries de canon, tous les tambours de la garnison. Il y avaitlà (il montre le quai) un vaisseau de grandeur naturelle,et là (il montre les colonnades) un rocher. En un mo-meut, on a vu tout en feu : cétait Napoléon parfaitementressemblant abordant de lile dElbe eu France ! Mais cethomme-là savait dépenser son argent à propos. Jlôsieur,je lai vu, moi, au commencement de la Révolution;pensez que je ne suis pas jeune, etc. » Pour lui se don-nent les concerts monstres, les Te Dcum. Quoiquil soitpoiu lindifférence en matière de religion, il va toujoursentendre la messe de Pâques à Notre-Dame. La girafe, lesnouveautés du Muséum, lexposition des tableaux ou desluoduits de lindustrie, tout est fête, étonnemenl, ma-tière à examen pour lui. Les cafés célèbres par leur luxe DU sont encore créés pour ses ymx toujours iivitlcs. Jamoisil na eu de journée comparable à celle de louverturedu chemin de fer, il a iiarcouru quatre fois le chemindans la journée. 11 meurt (|ueli|uefois sans avoir pu voirce ([uil souhaite le plus : uuo séance de lAcadémiefrançaise! Cénéralement le llenlii-r va rarement nu spectacle, ily va pour son argent, et il attend un de ces grands suc-cès qui attirent toiit Paris, il fait queue, il consacre àcelte dépense les produits de ses économies. Le Rentierne paye jamais les centimes de ses mémoires, il les metrelij;ieusement dans une sébile, et trouve ainsi, par tri-mestre, quelque quinze ou vingt francs quil sest volésà lui-même. Ses fournisseurs connaissent sa manie, etlui ajoutent quelques centimes pour lui |irocurer le jilai-sir de les rogner. De là cet axiome : « Il faut toujoursrogner les mémoires. » Le marcliiind qui résiste .i ce rc-trancliement lui devient suspect. Le


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