. Souvenirs d'un académicien sur la Révolution, le premier Empire et la Restauration. e pour vousrappeler ces personnages si connus, et dontquelques-uns même ont conservé, à juste titre,une immense considération. Eh bien, que pensèrent ces excellents juges duchef-dœuvre deBERNARDiN de Saint-Pierre (1)? (1) Cest le salon de Mii« de Lespinasse qui lança Bernar-din DE Saint-Pierre ; M»® Geoffrin y contribua aussi pourune bonne part; enfin, cest dAi,EJMBERT qui fit accepter lesEtudes, de la Nature, par léditeur Didot, lequel ne se souciaitguère den courir laventure : le succès démentit ses prévi-s


. Souvenirs d'un académicien sur la Révolution, le premier Empire et la Restauration. e pour vousrappeler ces personnages si connus, et dontquelques-uns même ont conservé, à juste titre,une immense considération. Eh bien, que pensèrent ces excellents juges duchef-dœuvre deBERNARDiN de Saint-Pierre (1)? (1) Cest le salon de Mii« de Lespinasse qui lança Bernar-din DE Saint-Pierre ; M»® Geoffrin y contribua aussi pourune bonne part; enfin, cest dAi,EJMBERT qui fit accepter lesEtudes, de la Nature, par léditeur Didot, lequel ne se souciaitguère den courir laventure : le succès démentit ses prévi-sions. Quant à Paul et Virginie, comme le confirme ci-dessusBrifaut, il fut lu pour la première fois dans le salonde M™« Necker et la lecture du roman, dont la vogue dureencore, fut accueillie par des bâillements : « Au bout dequelque temps, les plus rapprochés de la porte senfuirent, lesautres sendormirent ; Buffon demanda sa voiture. » Ce futle peintre Vernet qui dissuada Bernardin de livrer son ma-nuscrit aux flammes! Saint-Pierre était un faux LiI; .-AlNr-PIElUtE 38 SOUVENIRS DUN ACADÉMICIEN. Lun bâilla, lautre sesquiva ; celui-ci sendormit,celui-là devint marbre. Pas le moindre signedapprobation : bref, fiasco complet. Tous cesgrands écrivains sortirent de la lecture en prédi-sant malheur à lennuyeux auteur de ce tristeouvrage, qui na eu, comme on sait, que soixanteou cent éditions. Voilà pourtant où en était le goût français,sous le règne des paniers, du rouge et des mouches ! dun caractère parfaitement insupportable : à cinquante-sixans, une charmante jeune fille, M F. Didot, séprit de lui;il la rendit si mallieureuse, quelle songea un moment àdivorcer. Entre autres recommandations quil lui faisait,dans les lettres quil lui écrivait, nous relevons celle de « nepas manger pour ne pas engraisser «; et la mallieureuse étaitpoitrinaire! Quel singulier mari que ce vieux barbon! Cettepremière expérience n


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