Parallèle des tragiques grecs et françois . e Théâtre plus épuré ,le public plus éclairé, nofa quàla fin de fes jours imiter les in-termèdes Grecs, & saffranchirde la régie des cinq adtes. Qjaifait fi la fuite des temps nefera point éclorre quelquun deces génies vaftes & entrcpre-nans , capables de reformerce quil relie de gênant ôc Grecs ù François. IJ 5 détroit dans nos idées. Au lieu donc de condam-ner nos contemporains , fâ-chons leur gré des efforts quildoit leur en coûter pour nousplaire ; plaignons les de lacontrainte , où nos moeurs ,nos préjugés , nos ufages lesont réduits. Admirons c
Parallèle des tragiques grecs et françois . e Théâtre plus épuré ,le public plus éclairé, nofa quàla fin de fes jours imiter les in-termèdes Grecs, & saffranchirde la régie des cinq adtes. Qjaifait fi la fuite des temps nefera point éclorre quelquun deces génies vaftes & entrcpre-nans , capables de reformerce quil relie de gênant ôc Grecs ù François. IJ 5 détroit dans nos idées. Au lieu donc de condam-ner nos contemporains , fâ-chons leur gré des efforts quildoit leur en coûter pour nousplaire ; plaignons les de lacontrainte , où nos moeurs ,nos préjugés , nos ufages lesont réduits. Admirons ces hom-mes incomparables , qui mal-gré les pefantes entraves dontnous les avons chargés , ontpu encore sélever fî haut. Sileur génie leur a fourni aflezde reffources pour égaler lesAnciens beaucoup plus libresqueux 5 nhéfitons pas à leuradjuger une vi6loire qui leura coûté fi cher , à plus for-te raifon sils les ont furpaf- M 2 î^6 Parallèle des Tragiquestés par la perfedion de leursTragé Grecs & François. 13 7 SECONDE PARTIE. V-iEft un projet hardi, quedentreprendre délever notreThéâtre au deffus de celui dA-thènes ; fur tout après que Iné-légant & habile Auteur quiconnoiflbit fi bien lun Se lautre,na pas cru pouvoir donner unedécifion précife. Son attentionà sarrêter , au moment qu^onattendoit un jugement éclairépar le goût, & fondé fur lesconnoiflances, devoit ce femblenous ôter lenvie de pafler plusavant. Javouerai cependant quefon filence , loin de me rebuter^mencouragQ : jai regardé fa dif-^ 138 Parallèle des Tragiques^ \ crétion comme une honnête dé-faite^ ménagée avec adrefle, pour jéviter un jugement qu^il pré- <voyoit bien ne devoir pas être lfavorable aux Anciens. Souventmême à travers les éloges (peut-^ ]être un peu vagues ) quil leur ^prodigue , j^ai cru entrevoir Tet îtime de préférence quil avoitpour nos modernes. En un motle P. Brumoy moins juge quepartie, ma toujours paru peucon
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