. Paris à table . ous les degrés, et de sou-straction en soustraction,on tombe a celui de 80 cen-tièmes, avec deux ou troisplats, potage, dessert etun carafon de vin. Dans ce gouffre du prix fixe sont ab-sorbés toute la basse boucherie et tout lapprovisionnement dou-teux. Il y a quelques années, les affiches de ces restaurantsindiquaient, jour par jour, les friandises et les petits plats quela carte promettait pour toute la semaine. La population despetits dîners à prix fixe se compose surtout de ces individusquon désigne sous le nom de pauvres hères, que tout le mondeconnaît et que personne


. Paris à table . ous les degrés, et de sou-straction en soustraction,on tombe a celui de 80 cen-tièmes, avec deux ou troisplats, potage, dessert etun carafon de vin. Dans ce gouffre du prix fixe sont ab-sorbés toute la basse boucherie et tout lapprovisionnement dou-teux. Il y a quelques années, les affiches de ces restaurantsindiquaient, jour par jour, les friandises et les petits plats quela carte promettait pour toute la semaine. La population despetits dîners à prix fixe se compose surtout de ces individusquon désigne sous le nom de pauvres hères, que tout le mondeconnaît et que personne ne définit. Les familiers de ces tablesmangent toujours beaucoup de pain, quils ont à discrétion ; ilssont si peu sûrs du lendemain, que, pour eux, bourrer leurestomac, cest mettre dans leurs poches. La littérature nais-sante se fait remarquer parmi ces races de dévorants et de ron-geurs. Les prix fixes abondent surtout dans le quartier latinet dans les environs du Palais-Royal. Nous lavons dit, ceux. 72 PARIS A TABLE. du dernier rang disputent à Montfaucon les provisions de songarde-manger. Dans le quartier latin, à côté du prix fixe, mais au-dessusde lui, se place le restaurant à bon marché ; le maximum est à30 centimes le plat à lusage des gentlemen-écoliers. Lemoment solennel de la journée, que les cuisines et le servicedes restaurants appellent le coup de feu, y agit avec une vio-lence sans pareille; les jeunes appétits se ruent sur les metssubstantiels avec fureur. Cest un cri de détresse générale,lorsque le chef proclame dune voix retentissante cette terriblesentence : // nij a plus de bœuf! Deux ou trois restaurantsde la rue de la Harpe et de la rue Saint-Jacques, à la tête des-quels nous placerons Rousseau et FJicoteau, limmortel Fli-coteau, dont la dynastie a fondé son fief près de la place de laSorboune, se distinguent entre tous les autres. Sur ces tablesles carafes sont gigantesques ; le vin ny est quun préjugé. Les cuistres, do


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