Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie . e decette race. Mais moi qui fuis paifibîe , moi qui nai j jljamais fait de mal, moi qui ai même nourri ces monftres Wen leur donnant mes œufs , être châtrée , aveuglée, £décolée & rôtie ! Nous traite-t-on ainfi dans le refle dumonde ? Le c h a P o Ni Les deux abbés difent que non. Ils afTurent que dansun pays nommé lInde, beaucoup plus grand, plus beau ,plus fertile que le nôtre , les hommes ont une loifainte , qui depuis des milliers de fiècles leur défend denous manger ; que même un nommé Pythagore ayantvoyagé chez ces peuples juftes,


Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie . e decette race. Mais moi qui fuis paifibîe , moi qui nai j jljamais fait de mal, moi qui ai même nourri ces monftres Wen leur donnant mes œufs , être châtrée , aveuglée, £décolée & rôtie ! Nous traite-t-on ainfi dans le refle dumonde ? Le c h a P o Ni Les deux abbés difent que non. Ils afTurent que dansun pays nommé lInde, beaucoup plus grand, plus beau ,plus fertile que le nôtre , les hommes ont une loifainte , qui depuis des milliers de fiècles leur défend denous manger ; que même un nommé Pythagore ayantvoyagé chez ces peuples juftes, avait rapporté en Eu-rope cette loi humaine , qui fut fuivie par tous fes dif-ciples. Ces bons abbés lifaient Porphire le pythagori-cien , qui a écrit un beau livre contre les broches. Oh le grand homme ! le divin homme que ce Por-phire ! avec quelle fagefTe, quelle force, quel refpecîtendre pour la divinité , il prouve que nous fommes lesj|l alliés & les parens des hommes , que Dieu nous donna PU S fÛr —* — ? ^. ,„.., «~Aà)>J^f^jU.~~™—^-. ^îf Le chapon les mêtîiés organes , les mêmes fentimens , la mêmemémoire > le même germe inconnu dentendement quife développe dans nous jufquau point déterminé parles loix éternelles, & que ni les hommes ni nous riepanons jamais. En effet, ma chère poularde, ne ferait-ce pas un outrage à la divinité, de dire que nous avonsdes fens pour ne point fentir, une cervelle pour nepoint penfer ? Cette imagination digne , à ce quils di-raient , dun fou nommé Defcartes , ne ferait-elle pas lecomble du ridicule , &C la vaine excufe de la barbarie ? Aufli les plus grands philofophes de lantiquité nenous mettaient jamais à la broche. Ils soccupaient àtâcher dapprendre notre langage , & de découvrir nospropriétés fi fupérieures à celles de lefpèce étions en sûreté avec eux comme dans lâge fages ne tuent point les animaux, dit Porphire , ilny a que les barbar


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