. Contes mauve . st fait de son bonheur. Tu la chasserais de ces rives etjamais au grand jamais, elle ne passerait ce lac derrière lequel sétend la contréeoù vit celui quelle aime. » Tu as entendu, jeune fille, acceptes-tu? — Généreux est là-bas, par delà cette mer de larmes; il suffit, jaccepte. Dieu etmon amour maideront. Je serai votre servante, seigneur, et ne pleurerai pas. — Et maintenant, ô jeune fille, sache ceci : La terre que tu foules est fée ; quil ytombe une larme, une seule, et elle poussera une clameur si haute que je lentendraioù que je sois, fût-ce même à lautre extrémité du l


. Contes mauve . st fait de son bonheur. Tu la chasserais de ces rives etjamais au grand jamais, elle ne passerait ce lac derrière lequel sétend la contréeoù vit celui quelle aime. » Tu as entendu, jeune fille, acceptes-tu? — Généreux est là-bas, par delà cette mer de larmes; il suffit, jaccepte. Dieu etmon amour maideront. Je serai votre servante, seigneur, et ne pleurerai pas. — Et maintenant, ô jeune fille, sache ceci : La terre que tu foules est fée ; quil ytombe une larme, une seule, et elle poussera une clameur si haute que je lentendraioù que je sois, fût-ce même à lautre extrémité du lac Perds donc lespoir de metromper. — Vous ne lentendrez pas crier, seigneur, car je ne pleurerai pas. — Anémone, ton malheur me touche et ton courage me plaît. Puisque te voicima servante, je marrangerai pour que ta tâche ici soit douce. Tu me verras chaquematin partir dans ma barque, et chaque soir rentrer à lheure qui précède la nuit. Tu -i£z-i«: ra-ïtf LA FILLE AUX LOUPS. 101. seras seule tout le jour et maîtresse au logis. Tiens le ménage en ordre, sois ponc-tuelle, diligente, propre, et nous nous entendrons à ravir. Pour le moment, dis à lunde tes loups dallumer ses yeux, et à leur clarté aide-moi à décharger mes il me reste assez de jour pour faire cette besogne-, mais ce soir tonaventure est venue troubler lharmonie de ma A la lueur que dardaient les prunelles du Blanc ils travaillèrent. Le vieillard puisait dans le coffre de sa barque et en retirait les poissons quiltendait à Anémone. Celle-ci les entassait dans des paniers. Elle frissonnait de dégoût,tournait la tête, nosant regarder, sentant sur ses mains leurs corps visqueux,le frétillement gluant de leur agonie. Cétait à la vérité détranges et troublantes bêtes aux formes jamais vues queces poissons péchés au Lac des Larmes. 11 y en avait de hideux et de magnifiques ; il les lui nommait au passage : — Tiens, voici le poisson du Do


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