. Gazette des beaux-arts . ne le sait, puisque les moindres bibelots sont restés sur les étagè jamais il y a eu parmi les peintres un esclave, un martyr des cos-tumes quil achète chez les brocanteurs, cest bien M. Lesrel. Cetteénorme toile a dû lui coûter les yeux de la tête. Quel service on rendraità ce jeune homme en lui faisant subir à son tour les horreurs du pil-lage! Quon le dépouille de toutes les défroques dont regorgent sesarmoires, et voilà son salut ! De par sa peinture étoffée, robuste, ample, Y Attentat dAnagni deM. Maignan est un des tableaux importants de lexposition. Ses


. Gazette des beaux-arts . ne le sait, puisque les moindres bibelots sont restés sur les étagè jamais il y a eu parmi les peintres un esclave, un martyr des cos-tumes quil achète chez les brocanteurs, cest bien M. Lesrel. Cetteénorme toile a dû lui coûter les yeux de la tête. Quel service on rendraità ce jeune homme en lui faisant subir à son tour les horreurs du pil-lage! Quon le dépouille de toutes les défroques dont regorgent sesarmoires, et voilà son salut ! De par sa peinture étoffée, robuste, ample, Y Attentat dAnagni deM. Maignan est un des tableaux importants de lexposition. Ses person-nages se groupent et sétagent, habilement disposés. Mais lidée et lesprit RÉFLEXIONS DUN BOURGEOIS SUR LE SALON. 75 de la composition négalent pas le mérite pittoresque de lœuvre. Cetescalier qui remplit toute la toile est bizarre, le pape est bien hautperché, les moines se sauvent avant davoir été rudoyés ; les chefs delentreprise ne montrent pas la rage et la rudesse de Nogaret et de Co-. \TTENTAT daNAQNI, PAR M. (Dessin de lartiste.) lonna qui souffletèrent le saint-père ; enfin ces capitaines du moyen âgeont de certains gestes quon croirait pris aux habitués en blouse dunmoderne boulevard extérieur. Au fond nos critiques ne sont pas san-glantes, et elles portent sur de petits défauts. M. Maignan est davancetout consolé dêtre bon peintre plutôt quhistoriographe exact. Unspectre en carré, et de mastodontesques personnages qui se renversent 76 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. en zigzags et en losange, prouvent que M. Boulanger a voulu résoudresolennellement les problèmes du jeu des cinq points. Le Saint Paul deM. Debat-Ponsan indique des dispositions de collectionneur; on y re-trouve les consuls de la Virginie ou du Brutus de Lethière, lattitudedu Saint Symphorien dIngres, les diverses études daprès le modèledatelier quon a rassemblées à lhcole des Beaux-Arts, enfin les amis delauteur, discrètement rejetés vers le fond. Le ménage de


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